How lord Berault Stuart, lieutenant of the king, transmitted two heralds of arms [and made them] summon the city of Capua to become obedient to the king; and of the response of the inhabitants of Capua. (In French)

About the text

See Officers of arms mentioned in the Chronicle of Jean d'Auton, 130901 for the source.

IX.

Comment messire Berault Stuart, lieutenant du roi, transmit deux hérauts d'armes sommer la ville de Capoue de faire obéissance au roi; et de la réponse de ceux de Capoue.

  Tantôt que les François furent logés, l'heure vint que, pour vouloir traiter de la paix avec les Napolitains et soudards de la ville de Capoue, ou, en cas de refus, leur annoncer le défi de la guerre, le sire d'Aubigny, lieutenant du roi, transmit deux hérauts d'armes audit lieu de Capoue, pour sommer les gouverneurs de ladite ville de rendre icelle, et la mettre entre les mains et à l'obéissance du roi; autrement les avertir d'avoir en brief le siége devant leur ville, et entre eux et les François la guerre ouverte. Iceux hérauts, tout ainsi que enchargé leur étoit, accomplirent leur message, et firent leur sommation comme devoient, en remontrant à ceux de Capoue le droit que le roi avoit au royaume de Naples, le pouvoir des François, les cruels excès qui surviennent de la guerre, et le danger où ils étoient si Fortune vouloit que, par force d'assaut, fussent pris et conquêtés, et comment si d'aventure venoit à tant, le glaive ne pardonneroit à nul sexe. Plusieurs autres remontrances leur firent lesdits hérauts, à la sommation et remontrance desquels les gouverneurs et potestats, avec les soudards et le peuple de la ville, firent réponse que, au regard de la ville de Capoue, elle étoit au roi don Frédéric, et que eux, comme ses sujets, vassaux et soudards, contre la puissance de France se mettroient tous en armes et défense, pour icelle querelle maintenir et garder, et que, à la poursuite de ce, ne gagneroient les François autre chose que la mort ou perpétuel exil; et aussi que du siége, des assauts et de tous efforts d'iceux François, n'avoient aucune crainte, ne nulle doute, et que si bien à point, à coups de main et d'artillerie les recueilleroient, qu'ils n'auroient cause d'en faire bon rapport; et sur ce, firent conclusion de toute réponse, disant que autre chose n'auroient pour l'heure présente, si n'est que lesdits hérauts eussent à l'heure à vider la place, à peine d'être mis à mort sur-le-champ. A celle réponse ne répliquèrent rien iceux hérauts, mais s'en retournèrent à l'armée de France, et là firent aux lieutenants du roi le rapport de la réponse de ceux de Capoue, et du vouloir qu'ils avoient de la défendre et garder, laquelle étoit forte à l'avantage, et bien garnie de toutes pièces requises pour attendre long siége et soutenir divers assauts. Le rapport d'iceux hérauts ouï par les lieutenants du roi et capitaines de l'armée, fut dit et arrêté qu'on iroit mettre le siége devant Capoue, et que le lendemain, septième jour du mois de juillet, se mettroient les François à chemin et en armes, pour mettre sur ce les mains en besogne.

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