Procès-verbal of Lord Loyaque, Navarre herald, sent by King Louis XIV of France to go to Paris to give HM's declaration together with the instruction for the same (1649).

Note

I could find few of Loyaque's identity nor anything but few about his life. His first name may be Martin [Les courriers de la Fronde en vers burlesques, vol.2, p.62 (5e courrier)]. Apart from this event, he joined the session of the King at the Parlement, together with Montjoye Saint-Denis and his fellow heralds, 31 Jul. 1648 [Les courriers de la Fronde en vers burlesques, vol.1, p.170, notes du courrier burlesque, note 121 continues till p.177, here p.174].
The contemporary authors and journals invariably mention the event that the King sent a herald as the table below shows:
No.Author / Title of JournalReferenceNote
1Dubuisson-Aubenayvol.1, pp.155-8m
2Monglatp.209, left col.
3Mottevillep.246, right col.Mentiond in Parry 2005, p.100, citing another edition.
4Ormessonvol.1., pp.661ff.
5PatinCorrespondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loîc Capron, L. 166. À Charles Spon, le 20 mars 1649
6Retzpp.328ff.
7Talonvol.2, pp.407-411.
8Valliervol.1, pp.203-4.
9Journal du Parlementpp.184ff, Du Vendredy douziesme Feurier and pp.187, Addition. m (Mentioned in the Addition.)
10Les courriers burlesques de la guerre de Paris (Retz, vol.3, pp.429ff.)p.445, left col.
11Courier françois5e courrier, p.5m
12Journal poetiqueSvitte dv iournal poetique, 5me sepmaine, p.28m
13Le mercure parisienp.8
* 'm' denotes mention to the herald's name Mignonville is there.

Curiously only the Procès-verbal and instruction mention the herald's family (supposedly) name, Loya(c)que, and several journals in the table above state his name was Mignonville. For this, modern authors pointed out, Loya(c)que should be correct [Les courriers de la Fronde en vers burlesques, vol.2, p.85, notes du cinquième courrier, no.29; Vallier, vol.1, p.204, n.1; Bibl. des mazarinades, vol.1, p.367, 1262. Envoi (l') à Paris d'un héraut d'armes de la part du roi, et ce qui s'est passé ensuite. Saint-Germain-en-Laye, le 25 février 1649, 4 pages]. However, is it not possible to think, he was Martin (or Jean or Pierre or any) Mignonville, sieur de Loyaque?
During the Fronde, there was at least one more herald whose role got people's attention and he was the city herald of Bordeaux [see the 1653 entry in Heralds of Bordeaux (A memorandum)].
This 1649 event seems to be the last occasion in France when any herald made any negotiation between two adversarial parties. In 1792, French people still understood sommation should be done by a herald: when the city of Verdun was besieged by the Prussian army, it was le héraut d'armes who made the sommation for two times (and he demanded des dragées and des liquers!) [Wallon, Henri, Histoire du tribunal révolutionnaire de Paris : avec le journal de ses actes, tome 3, Paris: Hachette, 1881, p.320, n.1 (gallica)].


The procès-verbal

About the text

The following text is taken from Molé, vol.3, pp.342-8. I corrected typographical errors due to the OCR system misrecognition, but there may still exist such errors. Please consult printed version for academic purpose.

The text

    Aujourd'hui 12 février 1649, nous, Loyacque, en vertu de nos instructions de l'ordre de Sa Majesté, datées dudit jour, à Saint-Germain en Laye, signées LOUIS, et plus bas : DE GUÉNÉGAUD, nous sommes parti dudit lieu de Saint-Germain, avec deux trompettes du Roi, pour nous transporter en diligence à la ville de Paris et porter à Messieurs du Parlement, maison de ville, et à M. le prince de Conti, à chacun une déclaration de Sa Majesté. Étant arrivé, entre sept et huit heures du matin, nous aurions été arrêté par la sentinelle de la porte Saint-Honoré, laquelle ne nous ayant voulu laisser passer, nous aurions fait sonner une chamade par lesdits trompettes et demandé à parler au commandant à ladite porte : sur quoi se seroit présenté le sieur Michel, capitaine d'une compagnie du quartier Saint-Honoré, sous la colonelle du sieur Martineau, conseiller au Parlement, étant pour lors de garde, auquel nous aurions fait entendre l'ordre que nous avions de porter les commandements et intentions de Sa Majesté au Parlement, corps de ville et à M. le prince de Conti ; à quoi ledit sieur Michel nous ayant répondu qu'il ne pouvoit nous introduire dans ladite ville sans avoir préalablement demandé l'avis à Messieurs de la ville, au Parlement et au prince de Conti, et reçu d'eux l'ordre et le commandement nécessaire pour cet effet : et ce pendant qu'il alloit audit ordre, nous auroit convié d'entrer en la maison du sieur Odéan, capitaine d'une compagnie dans le faubourg Saint-Honoré; ce que nous aurions fait.
    Et sur les dix à onze heures, le sieur Michel nous seroit venu trouver et nous auroit dit qu'étant arrivé au Parlement, aucuns de Messieurs étant assemblés en la Grand'Chambre, il leur auroit fait son rapport comme nous serions arrivé à son corps de garde, le sujet de notre voyage et la réponse qu'il nous auroit fait de ne pas pouvoir nous introduire sans l'ordre ci-dessus. Après quoi ayant été conduit dans le parquet des huissiers, pendant la délibération desdits sieurs, il auroit été rappelé et à lui ordonné de nous venir trouver et entretenir jusques à ce que, les Chambres assemblées, ils eussent délibéré sur la réponse qu'ils auroient à nous faire. Et pour ce qui est de M. le prince de Conti et de l'Hôtel de Ville, ledit sieur Michel nous a rapporté qu'il auroit été en la maison du sieur Fournier, premier échevin de la ville, auquel il auroit dit le commandement que nous avions de Sa Majesté d'aller faire entendre ses intentions à l'Hôtel de Ville, aux Prévôt des marchands, échevins, quarteniers et corps de ses marchands, comme aussi à M. le prince de Conti, et l'auroit chargé de leur en porter la parole, pendant qu'il iroit au Parlement leur donner l'avis que dessus.
    Et environ les trois heures de relevée, seroient venus par devers nous les gens du Roi, qui nous auroient dit avoir eu ordre de Messieurs du Parlement de nous venir dire que par respect, par soumission et par obéissance, ils n'ont osé nous recevoir ni écouter ; qu'il n'appartenoit qu'à des souverains de recevoir des hérauts, et que ledit Parlement les avoit députés vers Sa Majesté, si elle avoit agréable de les recevoir, pour lui faire entendre les respects et les soumissions de la compagnie, et que pour cet effet il la supplieroient très-humblement de leur envoyer au plus tôt des passe-ports et sauf-conduits ; à quoi nous aurions répondu que l'ordre que nous avions étoit de faire entendre les intentions de Sa Majesté au Parlement, maison de ville et prince de Conti, et non de recevoir aucune réponse ni députation. Et sur le refus qu'ils nous auroient fait, après plusieurs instances, de nous introduire dans ladite ville et nous mener au Parlement pour leur faire entendre les volontés du Roi, suivant nos ordres, nous les aurions sommés de prendre le paquet adressé à la Cour pour le lui rendre, ce qu'ils auroient aussi refusé de faire pour les mêmes raisons que dessus, quelque empressement que nous ayons pu faire.
    Vu lequel refus et qu'il ne paroissoit personne de la part de la maison de ville et prince de Conti, nous aurions fait, pour une seconde fois, sonner la chamade à la barrière de la porte, à laquelle se seroit présenté le sieur Meusnier, lieutenant-colonel du sieur de Maison, conseiller audit Parlement, la garde ayant changé, auquel nous aurions dit qu'il eut à nous laisser entrer pour aller à la maison de ville faire notre charge et déclarer les bonnes intentions de Sa Majesté. Lequel nous auroit dit qu'il alloit envoyer audit Hôtel de Ville pour sçavoir ce qu'il y auroit à faire. Après quoi, ayant encore attendu jusques sur les cinq heures, ledit sieur de Maison nous seroit venu dire, tant de la part du sieur prince de Conti, que de l'Hôtel de Ville que leur union et correspondance avec Messieurs du Parlement étoit telle, qu'ils ne pouvoient faire autre réponse que celle que nous avoient faite les gens du Roi. Après quoi, sur le refus de nous introduire dans la ville, nous l'aurions sommé de se vouloir charger des susdits paquets, ce qu'il auroit refusé de faire, disant n'en avoir point d'ordre, et qu'il leur en alloit faire son rapport audit Hôtel de Ville, tant pour sçavoir dudit prince de Conti que maison de ville, ce qu'il auroit à faire.
    Ce qu'ayant attendu jusques sur les huit à neuf heures, ledit sieur de Maison seroit revenu avec les sieurs Fournier et Éliot, échevins de ladite ville, lesquels ayant gardé longtemps le silence en notre présence, au lieu que nous attendions la réponse à ce que dessus, voyant qu'ils ne nous disoient mot, nous leur aurions fait entendre le sujet de notre commission et exposé l'ordre que nous avions d'aller au Parlement, maison de ville et vers M. le prince de Conti, pour leur faire sçavoir les intentions de Sa Majesté ; mais que, l'entrée de la ville nous ayant été refusée, nous aurions sommé ledit sieur de Maison, présent, de prendre les déclarations qui devoient être par nous données audit Parlement, corps de ville et prince de Conti ; à quoi ledit sieur de Maison nous auroit, pour lors, répondu qu'il en alloit conférer avec mondit sieur le Prince et maison de ville, et que les voyant là maintenant, nous croyions qu'ils y étoient venus pour recevoir lesdites expéditions que nous leur offrions derechef.
    Sur quoi, ledit sieur Fournier prenant la parole, nous auroit dit en ces termes : « Hérault du Roi mon maitre et le vôtre, l'union et correspondance de ladite ville avec Messieurs du Parlement et M. le prince de Conti est si grande, que, quoique la passion et le désir qu'ils avoient de recevoir Sa Majesté dans sa bonne ville de Paris fussent extrêmes, où non-seulement ils l'y recevroient avec beaucoup de joie, mais encore la logeroient dans leurs cœurs, ils ne pouvoient, néanmoins, se départir des résolutions de Messieurs du Parlement, ni faire et dire autre chose que ce que Messieurs les gens du Roi vous avoient dit ; et que, quand il plairoit à Sa Majesté, ils étoient tous prêts de lui venir rendre leurs très-humbles respects et obéissances ; et pour lesdits paquets ils ne pouvoient s'en charger. » Ensuite de quoi ledit sieur de Maison, de la part de M. le prince de Conti, nous auroit fait derechef semblable discours et refus ; et pour lors la nuit étant fort avancée, et les gardes retirées des portes, nous n'aurions pu faire faire une troisième chamade pour parler au commandant à la porte et lui laisser ledit paquet à la vue du peuple, pour l'obscurité de la nuit, ce qui nous auroit obligé de demeurer en ladite maison jusques au lendemain matin.
    Auquel jour, à l'ouverture de la porte, environ les sept heures du matin, nous aurions fait sonner une troisième chamade, à laquelle seroit sorti ledit sieur Meusnier et tout son corps de garde en armes, et force peuple autour de nous, auxquels nous aurions dit à haute voix : que pour le refus que l'on nous avoit fait de nous introduire dans la ville pour faire sçavoir au Parlement, maison de ville et à M. le prince de Conti, les bonnes intentions de Sa Majesté, et leur en laisser les déclarations et assurances, nous l'aurions sommé, pour la quatrième fois, de nous laisser entrer pour exécuter les ordres de Sadite Majesté, lequel nous en ayant fait refus et dit qu'il n'avoit plus à nous répondre après ce que les gens du Roi du Parlement et les échevins de la ville et l'envoyé de M. le prince de Conti nous avoient dit, nous l'avons derechef sommé de nous ouvrir la barrière pour entrer en ladite ville ; ce que nous ayant encore refusé, l'avons sommé de recevoir, après tant de refus, le paquet que nous avions charge de rendre audit Parlement, corps de ville et prince de Conti, pour distribuer : ce qu'ayant semblablement refusé, après plusieurs instances que nous lui en avons faites, nous, en la présence de tout son corps de garde et de beaucoup de peuple, les avons mis sur ladite barrière, après quoi nous nous serions retirés, ayant laissé deux personnes incognues pour observer ce que deviendroit ledit paquet. Lesquelles nous étant venues trouver à mi-chemin de la porte au Roule, nous auroient rapporté qu'après nous avoir perdu de vue il les auroit fait prendre par les mêmes soldats qu'on avoit mis autour pour empêcher que l'on n'y touchât ; lesquels ils avoient vu aussitôt rentrer dans la ville et fermer la porte d'icelle. Dont et de ce que dessus nous avons dressé ce présent procès-verbal. Fait à Saint-Cloud, le 13 février 1649 1.

1. Ce héraut avait reçu du Roi des instructions dont le text a été publié dans le Bulletin de la Société de l'histoire de France [See below].


The instruction (original French)

About the text

The following text is taken from BSHF, vol.2, Deuxième partie, documents historiques originaux, pp.142-146. (Google Books.) I corrected typographical errors due to the OCR system misrecognition, but there may still exist such errors. Please consult printed version for academic purpose. The instruction seems to be a famous one and printed several times: Isambert, François-André, Decrusy, —, Taillandier, Alphonse-Honoré (eds.), Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l'an 420 jusqu'à la révolution de 1789: 14 Mai 1643 - 19 Août 1661, vol.17, Paris: Belin et Verdière, 1829, p.123 n.1 continues till p.139 (including the account of subsequent events). Les courriers de la Fronde en vers burlesques, vol.2, p.86, notes du cinquième courrier, no.34 conitnues till p.92, here the instruction is copied pp.88-92. See precedent notes 30-33 also. For the Les courriers burlesques de la guerre de Paris cited there, see above, the table. There is even an English translation which I here transcribed after the French text. The catalog of the manuscript can be found at: MS 1 à MS 721 : Fonds général des manuscrits et archives. I. 1-MS-711 : Pièces diverses concernant principalement l'histoire de Paris. 1338-1715. « Instruction au sieur de Loyague, hérault d'armes de France du tiltre de Navarre, s'en allant à Paris de la part du roy ». Here the herald's name Loyague is in other sources (as shown here in this page), Loyaque.

The text

XVI.
APPENDICE
AUX MÉMOIRES DU CARDINAL DE RETZ. 1
(1649-1651-1660.)
1.
Instruction au sieur de Loyacque, héraut d'armes de France du titre de NAVARRE, s'en allant à Paris de la part du Roi. 2

    ARRIVANT à Paris, il demandera d'être mené au Palais, à la séance que continue de tenir la cour de Parlement, où étant introduit, il lui parlera aux termes qui suivent :
    « A vous, président et conseillers !
    « Le Roi, mon maître et le vôtre, m'a envoyé ici de l'avis de la Reine régente sa mère, pour vous signifier

    1 Les pièces qu'on va lire sont extraites d'un ancien manuscrit des Mémoires du cardinal de Retz, auxquels elles se trouvoient annexées comme pièces justificatives. Je les donne ici d'après une copie qui existe à la Bibliothéque de l'Arsenal. (J. R.)
    2 Voyez les Mémoires du cardinal de Retz, tome Ier, page 328 de l'édition faisant partie de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France. « Le lendemain, qui fut le 12 février, Michel, qui commandoit la garde de la porte Saint-Honoré, vint avertir le parlement qu'il s'y étoit présenté un héraut, revêtu de sa cotte d'armes et accompagné de deux trompettes, qui demandoit à parler à la compagnie, et avoit trois paquets, l'un pour elle, l'autre pour M. le prince de Conti, et l'autre pour l'Hôtel-de-Ville. » (J. R.)

et mettre en main la Déclaration, qu'il a fait expédier, portant suppression de toutes vos charges, en cas que dans huitaine vous ne sortiez de la ville de Paris; voulant bien conserver, néanmoins, les offices de ceux qui se rendront près de lui dans ledit temps.
    « Et d'autant que Sa Majesté a appris que ladite claration, quoique expédiée dès le 23 du mois passé, n'est pas venue à la connoissance de la plupart de vous, par les diligences qu'on a faites pour l'empêcher, Sa Majesté, outre les huit jours qui doivent être comptés du jour de la date, et qui sont expirés, vous en donne encore quatre pour y obéir, qui ne courront que d'aujourd'hui, que je vous en fais la signification de sa part.
    « Et comme Sa Majesté est sensiblement touchée des misères et des souffrances de son pauvre peuple de Paris, et qu'elle ne veut rien omettre de son côté pour les en délivrer, Sa Majesté m'a commandé, de l'avis de la Reine régente, sa mère, de vous déclarer qu'afin qu'aucun de vous n'ait excuse, ni même le moindre prétexte apparent de demeurer plus long-temps dans la désobéissance, elle donne pleine et entière sûreté pour la personne et pour les charges et biens de tous ceux de vous qui sortiront de Paris, sans exception d'aucun ; et Sa Majesté promet, en foi et parole de Roi, qu'il ne sera touché ni fait aucun tort à leurs personnes, ni à leurs dits biens et charges, obéissant dans le temps qu'elle vous prescrit. Que si, après un si grand effet de clémence et de bonté, vous vous opiniâtrez encore dans la désobéissance à votre maître et souverain, j'ai charge de vous dire que vous n'en devez plus attendre à l'avenir, d'autant plus que vous serez la seule cause des souffrances du peuple de Paris, et des autres maux qui en arriveront. »
    Ayant achevé, il leur baillera la Déclaration du Roi, et la présente instruction, signée de Sa Majesté même, pour leur servir de sûreté de la fidèle exécution de tout ce qu'il leur aura dit de la part de Sadite Majesté.
    De là, il ira à l'Hôtel-de-Ville, où étant introduit, il leur dira :
    « A toi, prévôt des marchands, échevins et conseillers, quarteniers et peuple de Paris !
    « Le Roi, mon maître et le vôtre, m'a envoyé vers vous, pour vous porter cette Déclaration, que j'ai charge de vous lire. »
    Et après qu'il l'aura lue, il leur dira que le plus fort motif qu'ait eu le Roi pour l'envoyer porter des marques de sa bonté au Parlement et au prince de Conti, et autres princes et adhérents, ainsi qu'ils verront par les déclarations, a été celui de donner le repos à sa bonne ville de Paris, retirer les habitants du mauvais pas où ils se sont laissés entraîner, et les délivrer des malheurs qui leur sont inévitables s'ils persistent plus long-temps dans leur aveuglement ; et qu'ils peuvent bien connoître si l'affection de Sa Majesté pour eux et sa tendresse est extraordinaire puisqu'elle prend plus de soin de leur en donner des preuves lors même que Dieu favorise plus ouvertement la justice de ses armes par le bon succès qu'il leur a donné depuis peu.
    Après avoir exécuté les ordres du Roi au Parlement et à l'Hôtel-de-Ville, il demandera à être mené chez M. le prince de Conti, et y étant introduit, il leur parlera en ces termes :
    « A toi, Armand de Bourbon !
    « Le Roi, mon maître et le tien, m'a envoyé ici, de l'avis de la Reine régente, sa mère, pour te signifier et mettre en main la Déclaration qui te déclare et les princes, ducs, pairs, seigneurs et autres, tes adhérents, criminels de lèze-majesté, à faute de se rendre près de sa personne dans trois jours ; et d'autant que, peut-être, ladite Déclaration n'est pas venue à ta connoissance ni des autres, tes adhérents, Sa Majesté, de l'avis de la Reine régente, sa mère, m'a commandé de te dire qu'elle te donne encore, et à tous les autres, tes adhérents, quatre jours, qui ne courront que d'aujourd'hui, pour se rendre près d'elle ; et, afin que ni toi, ni eux n'ayez aucune excuse de demeurer plus long-temps dans la désobéissance, Sa Majesté, de l'avis de la Reine régente, sa mère, m'a commandé de te dire qu'elle te donne' pleine et entière sûreté pour ta personne , pour tes charges, biens et gouvernements, comme aussi qu'elle accorde la même grâce et sûreté aux princes, ducs, pairs, seigneurs et autres, tes adhérents, en cas que toi et eux se rendent dans ledit temps auprès d'elle ; à faute de quoi, et ledit temps passé, j'ai commandement de te dire que toi et tes adhérents auront encouru les peines portées par ladite Déclaration, sans espérance de pouvoir obtenir autre délai. »
    Fait à Saint-Germain-en-Laye, le 12e jour de février 1649.

Signé, Louis :   
Et plus bas, DE GUÉNÉGAUD.   
Réponse de la part du Parlement de Paris audit héraut.

    Les gens du Roi ont dit au héraut envoyé de la part du Roi, qu'ils ont ordre du Parlement de lui dire que, par respect, par soumission et par obéissance, ils n'ont osé le recevoir ni l'écouter, le Parlement les a députés vers Sa Majesté, si elle a agréable de les recevoir, pour lui faire entendre les respects et les soumissions de la compagnie.


The instruction (English translation)

About the text

The following text is taken from The History of France, 1676, pp.64-66. I corrected typographical errors due to the OCR system misrecognition, but there may still exist such errors. Please consult printed version for academic purpose. Here's the OCRed version (not sure about the readproof thereof): THE HISTORY OF FRANCE. Written in ITALIAN, BY The Count GVALDO PRIORATO. Containing all the Memorable Actions IN FRANCE, AND Other Neighbouring KINGDOMS. The Translation whereof being begun by The Right Honourable HENRY, late Earl of Monmouth: Was finished by WILLIAM BRENT, s LONDON: Printed for William Place, at Grays-Inne-Gate; Thomas Basset, Thomas Dring, and Iohn Leigh, in Fleetstreet. MDCLXXVI. Here's the original italian version of the work (the instruction is translated into Italian): Gualdo Priorato, Galeazzo, Historia delle reuolutioni di Francia sotto il regno di Luigi 14. e regenza d'Anna d'Austria Regina di Francia, Venetia: Paolo Baglioni, 1655, pp.102ff. (Google Books.) I did not compared the three versions, original French, Italian, and English and have no idea if the English version is translated from French or Italian.

The text

    At last it was thought fit by some that were well minded, to send Loyaque, Herauld of France, from the Court to Paris, with two Trumpets, to intimate his Majesties Intentions and Orders to the Parliament, City, and to the Prince of Conty ; that occasion might be given of a Treaty, as fortunately was.
    On the 12 of February, the Herauld was sent with Instructions in Writing ; which being a thing seldom heard of, it will not be amiss to relate them.
    The Herauld being come to Paris, was brought to the Parliament, where he spoke as followeth :
    My King and your Master hath sent me, by the advice of the Queen Regent, to you Presidents and Councellors, and to give you this Declaration, whereby his Majesty doth discharge you of all your Employments, in case you go not out of Paris within 8 days. Being notwithstanding willing that those shall enjoy their places who shall come unto his Majesty within the said time. And because his Majesty understands that this Declaration which was sent on the 23 day of the last moneth, hath not come to the knowledge of the most of you, by reason of the diligence that was made to hinder it : His Majesty (besides the eight days which ought to be numbred from the day of the Date, which time is already expired) grants you four days more, to begin on this day wherein I give you notice of it. And his Majesty being sensible of the miseries and sufferings of his poor people of Paris, and that he will leave nothing undone to free them thereof, be by the advice of the Queen his Mother, (to the end that none of you may have any pretence to continue longer in your disobedience) hath commanded me to signifie unto you, That he promiseth and granteth full security for the Persons, Places, and Goods of all those, without an exception [sic], who shall go out of Paris within the aforesaid time : And this his Majesty doth assure you on the Word and Faith of a King. But if you shall abuse this his Majesty's so great Clemency and Goodness, and shall continue in disobedience to your Master and Soveraign, I am commanded to tell you, that you must not afterwards hope for Pardon, since you will be the ruine of all the Parisians, and the occasion of all the evils that shall ensue.

    When he had said this, he gave the King's Declaration, and the same Instruction.
    From thence he came to the publick Hall of the City, whereinto being brought, he said : My King and your Master hath sent me to you the Provost of Merchants, the Sheriffs, Councellors, Quartermans, and People of Paris, to give you this Declaration, which I am commanded to read unto you. Which when he had done, he said : The chief reasons which moved his Majesty to send Testimonies of his goodness to the Parliament, to the Prince of Conty, and to the other Princes and their adherents, was, as they should finde by his Declaration, to give rest to his good City of Paris ; to withdraw the Inhabitants from the evil ways whereinto they had suffered themselves to be seduced ; and to free them from the misfortunes which it was impossible for them to escape, if they should still continue in their Rebellion : that they might easily see his Majesty's tenderness towards them, by his endeavouring to give them proof thereof now, when God had pleased to favour the right of his Cause, by the late happy successes. He then desired to be brought to the Prince of Conty, to whom he spoke thus :

    My King and thy Master hath sent me to thee Armande di Bourbon, to tell thee by this Declaration, which here I give thee, That thou, together with the other Dukes, Peers, Princes, Lords, and their Adherents, are guilty of High Treason, for not having come unto him, as he commanded you, within three days : and because it may be, that this his Declaration came not to you nor your Confederates knowledge, His Majesty, by the advice of his Mother the Queen Regent, hath commanded me to tell thee, that he grants thee and thy Adherents four days space more, to begin from this day, to come to his Royal Court. And to the end that neither thou, nor the rest may have any excuse to continue longer in disobedience, His Majesty by the advice of his Mother the Queen Regent, hath commanded me to tell thee, that he gives thee full and free security for thy Person, Places, Goods, and Governments ; as also to all the Princes, Dukes, Peers, and Lords thy Adherents, in case thou and they come to him within the prefixed time. Whereof if thou failest, I am commanded to tell thee, and them, that you shall all incur the punishments therein contained. All these Instructions were signed and sealed by the Secretary of State Guinegaude ; and the King's Declaration was of the same tenour.

    The Herauld appeared at the Gate of St. Honoré, accompanied by the Engineer Petite, who was purposely come from Paris to the Court, and came before the Sentinels at Sun-rising, where he sounded a Call, demanding to speak with the Captain of the Guards, of whom he demanded entrance, which was denied him ; and the Captain sent news hereof to the Parliament, Prince of Conty, and to the Commonalty.
    The Houses were met, and having tarried till three hours after Dinner, they resolved not to receive the Herauld nor the Kings Letters, supposing that they imported little of satisfaction. But they returned him answer, That they durst not receive him, nor listen unto him, out of respect and obedience, since it belonged not but to Soveraigns with Soveraigns, though the ancient stile of my King, and thy Master cannot be used to a Soveraign, but to a Subject. Adding, that they had chosen Deputies to make their submissions known to their Majesties, if they might have Pasports sent them. To this Petite answered, That it was contrary to all Respect and Obedience, to refuse admittance to those that were sent by the King ; and that the Herauld had no other Orders but to execute his Commissions. Here he again demanded to be let in, and that his Majesties Letters might be received ; which being again denied, he founded a second Call, and was again refused ; Monsieur Fournier being come thither in the name of the City, and Monsieur di Maison on the behalf of the Prince of Conty, to tell him that the City nor the Prince could return no other answer than what the Parliament had done.
    The mean while night came on, and the Herauld sounded the third Call ; and expounding his Commission aloud by word of Mouth, left his Letters upon the Barricado, and returned towards St. Germains.
    When he was gone, the Packets were taken and carried to the Corps de guard ; Whereupon two Letters were written, one to the Chancellor, another to Monsieur Tilliere, wherein they were desired in the Parliaments name, to get a Pasport for those that were appointed, from the King, to represent unto his Majesty, that their refusing to hear the Herauld was not an effect of disobedience, but of reverence due from faithful Subjects, who professing themselves to be such, could not admit of an Herauld, which was usually sent from an Enemy to an Enemy, and not from a Patron to his Vassals ; wherefore the said Deputies would wait upon his Majesty to receive his Commands.

Sources and references

Bibl. des mazarinades.
Moreau, Célestin, Bibliographie des mazarinades, Paris: Jules Renouard, vol.1, 1850, vol.2, 1850, vol.3, 1851. (Internet Archive.)
BSHF, vol.2.
Bulletin de la Société de l'histoire de France, vol.2, 1835. (Google Books.)
Courier françois.
Courier françois, Paris: Rolin de la Haye, 1649. (Google Books.)
Dubuisson-Aubenay.
Dubuisson-Aubenay, François-Nicolas Baudot. Gustave Saige (ed.), Journal des guerres civiles de Dubuisson-Aubenay : 1648-1652, Paris: H. Champion, vol.1, 1883, vol.2, 1885. (gallica.)
The History of France, 1676.
Gualdo Priorato, Galeazzo, Henry, Earl of Monmouth, Brent, William (trs.), The History of France..., London: Printed for William Place, at Grays-Inne-Gate; Thomas Basset, Thomas Dring, and Iohn Leigh, in Fleetstreet, 1676. (Google Books.)
Journal du Parlement.
Journal contenant ce qui s'est fait en la cour de Parlement de Paris... 1648 & 1649, Paris: Gervais Alliot and Jacques Langlois, 1649.(Google Books.)
Journal poetique.
Questier de Fort-Lys, Mathurin, Le iovrnal poetique de la gverre parisienne, Paris: La veufue d'Anthoine Covlon, 1649. (Google Books.)
Le mercure parisien.
Le mercvre parisien, 1649. (Google Books.)
Les courriers de la Fronde en vers burlesques.
Saint-Julien (author), Moreau, Célestin (ed.), Les courriers de la Fronde en vers burlesques, vol.1, vol.2, Paris: P. Jannet, 1867. (Internet Archive.)
Molé.
Champollion-Figeac, Aimé Memoires de Mathieu Molé, Paris: Jules Renouard, vol.1: 1614-1623, 1855, vol.2: 1629-1641, 1855, vol.3: 1643-1649, 1856, vol.4: 1649-Appendice, 1857. (Google Books.) Another copy of the this work can be found at gallica.
Monglat.
Montglat, Fr. de Paule de Clermont marquis de et al., Michaud et Poujoulat (eds.), Mémoires de Montglat, La Rochefoucauld, Gourville, Paris: l'Éditeur du commentaire analytique du code civil, 1838. (Google Books.)
Motteville.
Motteville, Françoise de et al., Michaud et Poujoulat (eds.), Mémoires de Madame de Motteville, et père Berthod, Paris: l'Éditeur du commentaire analytique du code civil, 1838.
Ormesson.
Chéruel, Adolphe (ed.), Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson et extraits des mémoires d'André Lefèvre d'Ormesson, vol.1, vol.2, Paris: imprimerie impériale, 1860. (gallica.)
Retz.
Retz, Jean François Paul de Gondi de, Petitot, Claude-Bernard (ed.), Mémoires du cardinal de Retz, Paris: Foucault, vol.1, vol.2, vol.3, 1825. (gallica.)
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Petitot, A, Monmerqué, L. J. N. (eds.), Mémoires de D'Omer Talon, Paris: Foucault, vol.1, 1827, vol.2, 1827, vol.3, 1827, vol.4, 1828 (including Mémoires de l'Abbé de Choisy). In the series Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, vols.60-63. (Google Books.)
Vallier.
Courtaut, Henri, Vaissièe, Pierre, de Journal de Jean Vallier, maître d'hôtel du roi (1648-1657), Paris: Renouard, vol.1, 1902, vol.2, 1912. (Internet Archive.)

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Catalogue des livres relatifs à l'histoire de la ville de Paris et de ses environs composant la bibliothèque de m. l'abbé L. A. N. Bossuet, Paris : Damascène Morgand, 1888, p.167, item 979. (Internet Archive.)
Gavard, Charles, Galeries historiques de Versailles: histoire de France, 4 vols., Paris: Ch. Gavard, 1838-41, vol.3, p.363. (gallica.)
Omont, Henri, Couderc, C., Catalogue général des manuscrits français, ancien supplément français. II. Nos. 9561-13090, Paris: Ernest Leroux, 1896, p.75, II. 10225, f.93. (Internet Archive.) .

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