[The following text is taken from the text version of Bulletins de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beau-arts de Belgique, 57e année. 3me sér., tome 13, 1887, p.147. (Google Books.) I corrected typographical errors due to the OCR system misrecognition, but there may still exist such errors. Please consult printed version for academic purpose.
The text is more fully transcribed in Lorraine et Bourgogne (1473-1478). Choix de documents préséntes par Jean Schneider, Nancy, 1982, pp. 55-57, document no 15. (non vidi; see Blanchard, Jean-Christophe, "Les officiers d'armes de René II: Des emblemes vivants au service de la construction de l'État", n. 97.)
The text is cited in Toutey, Émile Paul, Charles le Témeéraire et la ligue de Constance, Paris: Hachette, 1902, p.245 and Pfister, Christian, Histoire de Nancy, Paris [etc.]: Berger-Levrault & cie, 1902, p. 697 (see also p.395). (Both Internet Archive.)
The event is mentioned by Calmet: Augustin Calmet, Histoire de Lorraine, tome 5, 1752, p.317 and tome 7, 1757, p.lxxii (no. CVI). (Both Google Books.)   S.U.]

Défi adressé par le duc de Lorraine au duc Charles de Bourgogne; par le baron Kervyn de Lettenhove, membre de l'Académie.

  Tous les historiens racontent que le duc Charles de Bourgogne, se trouvant au siège de Neuss, reçut dans son camp un héraut du duc de Lorraine, qui, au nom de son maître, lui déclara la guerre; mais il n'est pas sans intérêt de reproduire, d'après un manuscrit du British Museum (1), le texte même de ce défi et de la réponse qui y fut faite.
  Le héraut de René de Vaudemont s'exprima en ces termes:
  « Toy, Charles, duc de Bourgoigne, de la part de très-hault, très-puissant et très-redoubté prince monseigneur le duc de Lorrayne, mon très-redoubté et souverain seigneur, je te nonce deffiance au feu et à sang contre toy, tes pays, subgects et alliés, et aultre charge je n'ay de procéder plus avant. »
  Le duc de Bourgogne lui adressa immédiatement cette réponse:
  « Hérault, j'ay ouy et entendu l'exposition de la charge, par laquelle tu m'as donné matière de joye, et pour toy démonstrer que le cas est tel, tu vestiras ma robbe avec ce présent don et diras à ton maistre que je me trouveray de brief en son pays, et la plus grant crainte que j'ay, c'est de ne le point trouver; et, affin que tu ne craignes de t'en retourner, j'ordonne au marescal de mon ost et à Toison, roy d'armes de mon ordre, qu'ils te convoyent à bonne seureté, car je seroye marry si tu ne faisois ton report vers ton maistre, comme il appartient à bon et loyal officier d'armes. »
  Puis, le duc de Bourgogne, se dépouillant de sa robe, ordonna de la remettre au héraut d'armes Lorraine et y fit ajouter une coupe d'argent doré dans laquelle se trouvait cinq cents lions d'or.
  Ce défi conduisit Charles le Hardi du désastreux siège de Neuss jusqu'à l'étang glacé où sa fortune et sa vie s'abîmèrent sous les murs de Nancy.

(1) Brit. Museum, Harley, 6,069, f.44.

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