Monsieur, j'ai reçu vos lettres du 16 de ce mois, et pour respondre particulièrement sur
les deux poincts y repris, j'ai rendu debvoir de sonder l'intention tant de M. le chanoine
Miræus, que du premier roy d'armes Ribbèque. Au regard dudict Miræus, il ne demande
aulcuns gaiges, ains offre de s'employer et rendre service à Son Altesse Sérénissime, à
l'effect représenté par la consulte, sans aulcune charge d'icelle, si elle trouve convenir de
à ce le commectre. Mais, au regard dudict Ribbèque, je le trouve plus incliné à retenir
ladicte charge que de la quiter, sans aléguer raison pour quoy, dont ayant faict raport à
Messeigneurs des Finances, ils sont d'avis que non-seulement Son Altesse Sérénissime n'a
besoing de son gré ou consentement pour l'en descharger, mais aussy qu'il convient pour
son service ainsy le faire, tant pour ce que ledict Ribbèque n'a les qualités ny litérature
requises pour bien l'acquitter au faict de ladicte charge, mais aussy d'aultant qu'icelle ne
dépend pas de son estat de premier roy d'armes, comme aussy elle ne lui a esté commise
par forme d'office, ou commission particulière, mais se trouve par les lettres patentes de
la commission dudict estat que par forme de condition y insérée, il est chargé de, moyennant
les gaiges et émoluments dudict estat, prendre et avoir en sa garde la librairie de la
cour, tellement que luy ostant ladicte charge, et néantmoins luy laissant lesdicts gaiges et
émoluments, il a plustôt raison de se contenter que de s'en plaindre. Vous envoyant pour
plus grand esclaircissement copie de ses lettres patentes de commission, et espérant
parmy ce avoir satisfaict aux deux points susdictz. Je vous prie de croire que je demeure
à tousjours, Monsieur, votre très-humble serviteur.
  Cette lettre fut, le lendemain, apostillée comme suit par ordre de l'Archiduc :
1 Archives du royaume, Papiers d'État et de l'audience, liasse 493. D'après, Paquot, les lettres patentes de nomination furent signées la même jour ; elles ne furent cependant expédiées que le 8 novembre. En effet, dans une lettre du 14 octobre, addressée à Puteanus, Aubert Le Mire promet de lui envoyer copie de son diplôme aussitôt qu'il aura été signé et seellé par le prince.
Une ordonnance de l'archiduc ERNEST (2) prescrivit
en 1594 qu'un imprimeur n'obtiendrait à l'avenir le
privilége de publier des livres qu'à la condition d'en déposer
un exemplaire bien relié en cuir à la bibliothèque
royale. Cette ordonnance est ainsi conçue :
« Monseigneur l'archiduc d'Autriche, gouverneur et
capitaine général des pays de pardeça, aiant été informé
de l'ordre de Sa Majesté delaissa à son dernier
partement des pais de pardeça à feu Mess. Viglius Van
Suichem, chef président du conseil privé d'icelle,
pour assembler et mettre en ordre une bibliothèque
(2) L'archiduc ERNEST, nommé gouverneur des Pays-Bas par le roi d'Espagne, arrive à Bruxelles le 30 janvier 1594, et meurt dans cette ville le 21 février 1595.
royale en cette ville, et de que ledit Viglius en a fait, et laquelle bibliothèque a depuis été remise avec les autres livres que le garde-joyaux François Damant a en garde, desirant faire augmenter la dite librairie, a ordonné et ordonne par cettes que d'oresnavant ne sera concedé aucun privilége d'imprimer quelque nouveau livre, soit au privé conseil, celluy de Brabant ou autre sans promesse et obligation d'en delivrer un exemplaire bien relié en cuir audit garde-joyaux present ou autre advenir, qui en sera tenu donner son recepisse ; ordonnant Son Altesse aux secretaires dudit privé conseil, de celluy de Brabant et autres de ne faire expedier aucun octroy sans la charge et condition susdite, et delivrer et envoyer en finances certification de tels octroys et accords par eux depechés, chacun an, pour savoir si satisfait y aura esté, afin de selon ce pouvoir charger ledit garde-joyaux en cas qu'il fit faute de recouvrer lesdits exemplaires. Ordonnant aussi S. A. que copie de cette ordonnance soit envoyée aux consaux qu'il appartiendra, pour selon ce eux regler. Fait à Bruxelles, le XXIX d'avril 1594. »
(1) Le comte de FUENTES (D. Pedre Henriquès d'Azevedo) est rappelé par le roi d'Espagne en 1596 et meurt à Milan en 1610.
le Royal, auquel effect elle fait de tems à
autre achepter en Anvers et ailleurs grande quantité
de volumes, at ordonné que depuis le premier de
juin prochainement venant ne seront concedés aucuns
octroys d'imprimer livres, si non moienant et parmi
delivrant par ceux qui obtiendront tel octroy, leurs
obligations es mains du secretaire qui fera la depeche,
de endeans certain tems raisonnable delivrer
audit garde-joyaux, ou son ayde soubs leur recepisse
deux volumes desdits livres, bien reliés en cuir noir,
rouge ou jaune, ou soient imprimés les armes d'icelle
pour par ledit garde-joyaux les garder la et ainsi qu'il
appartiendra, jusques à tant que quelque nombre de
livres assemblé l'on en aye averti sadite majesté, et
entendu son vouloir et plaisir, s'il plaira à icelle en
avoir aucuns par delà. Ordonnant aussy sadite Excellence
que copie de cette ordonnance soit envoyée tant
au conceil privé que celluy de Brabant, etc., etc. (1). »
« Fait à Bruxelles, le 29 may 1595. »
(1) Voici ce que dit HAENEL dans son Catal. libror. mss., p. 922
[more correctly col. 922] : « Ut
consuleret bibliothecæ Scorialensis incrementis, Philippus II, Belgii,
provinciarum italicarum etiam Burgundiæ superioris et Lusitaniæ bibliothecas
expilari prædaque illam ornari jussit. Ipse multos codices
scorialenses vidi, quibus inscriptum erat: Liber St. Petri Gandensis. »
(2) Voy. la Notice sur la bibliothèque de Bourgogne, par A. VOISIN,
insérée dans la Revue de Bruxelles, juin 1839, p. 93 et suiv.
La conservation de ce dépôt fut alors confiée au sieur FR. DAMANT qui prit le titre de garde-joyaux, au lieu de celui de trésorier que Philippe II avait conféré au président Viglius. Fr. Damant eut pour successeur PHILIPPE BORLUT, conseiller et premier roi d'armes (1).
Les archiducs ALBERT et ISABELLE (2), devenus souverains des Pays-Bas en 1599 par la cession que Philippe II avait fait à sa fille la sérénissime infante, vinrent donner aux choses du royaume une nouvelle direction. L'un de leurs premiers soins fut de réparer les pertes de la bibliothèque et de la placer sous la surveillance d'un garde-joyaux ou conservateur chargé d'en confectionner l'inventaire. Par lettres patentes du 2 mai 1611 [See below, Inventaire dans Catalogue général des manuscrits français.]
(1) Le numéro 98 du tome I de l'Inventaire des archives du royaume,
publié par Mr. GACHARD
[here
p.222;
t. 2,
t. 3],
fait mention d'un Inventoire des joiaulx et
meubles delivrez par Fr. de Valière à F. Damant. Par un acte fait à
Bruxelles, Philippe II prescrit à la chambre des comptes de Lille de décharger
Fr. de Valières de tous les objets y mentionnés, lesquels il a remis,
en vertu de ses ordres, à F. Damant, son garde-joyaux aux Pays-Bas.
(2) ISABELLE-CLAIRE-EUGENIE devint comtesse de Flandre par la donation
que lui fit Philippe II de la principauté des Pays-Bas et de la Franche-Comté,
en 1598, en faveur de son mariage avec l'archiduc ALBERT,
septième fils de l'empereur Maximilien II. Elle fit ratifier cette donation
par Philippe III, à condition cependant que ces provinces retourneraient
à l'Espagne, si elle venait à mourir sans enfants. Albert mourut en 1621
et fut enterré à Ste.-Gudule à Bruxelles. Isabelle gouverna encore 12 ans
après la mort de son mari. Le 3 décembre 1633, agée de 67 ans, elle rejoignit
son époux au tombeau.
ils nommèrent ADRIEN DE RIEBEKE conseiller et premier roi d'armes de leurs altesses, à la place de Phil. Borlut, mort cette année, le chargeant en même temps de la garde de la bibliothèque de la cour, en ces termes : « Moyennant lesdits gaiges de deux cent livres du pris de quarante gros de nostre monnoye de Flandres la livre par an, avec des advantages, prouffits et émolumens susdits, le dit Adrien de Riebeke sera obligé de prendre et avoir en sa garde la librairie de nostre Cour, comme a faict ledit Phil. Borlut, surquoy et de bien et leallement acquite ledict Adrien de Riebeke sera tenu de faire et prester le serment pertinent en nos mains et en oultre jurer que pour obtenir ledit estat il n'a offert, promis ni donné, n'y faict offrir promettre, ny donner à qui que ce soit aulcun argent, ny aultre chose quelconque, ny le donner à direction ou indirection ny aultrement en aulcune manière, sauf et excepté ce que c'est accoustumé de donner pour les despeches (1). » Adrien de Riebeke prêta serment le 5 aout 1611 entre les mains des archiducs et fut préposé à la garde des livres sous sa responsabilité. Ses gages étaient de 200 livres de Flandre (1800 fr.). Il lui fut ordonné de recevoir la librairie par inventaire, tant pour le service des archiducs qu'à la décharge de feu Borlut et ses héritiers, etc. (2). PHIL. STERCK, conseiller et commis des finances, et PAUL DE CROONENDAELE, aussi conseiller et greffier des finances, furent chargés de la confection dudit inventaire [See below, Inventaire dans Catalogue général des manuscrits français.]. Il fut
(1) Voy. LASERNA, mém. hist., p. 47. — Notice de Mr. de REIFFENBERG
dans les Bulletins de la Commission royale d'histoire, II, 168-170.
(2) Voy. LASERNA, mém. hist., p. 48.
commencé en 1614 et achevé le 20 déc. 1617, comme il est dit à la fin en ces termes : « Tous lesquels livres enregistres en ce present inventaire ont esté veus par les devant dicts commissaires et en vertu de leur pouvoir les ont baillé et delivré à Adrien de Riebeke, conseiller et premier roi d'armes de leurs altesses sérénissimes pour les garder et respondre et rendre compte selon le contenu de sa commission là et ainsi qu'il appartiendra. Tesmoing le seing manuel de Paul de Croonendaele conseiller et commis des finances cy mis seul par le subit trespas advenu de Philippe Sterck, vivant aussy conseiller et commis desdites finances à Bruxelles ce XXe jour de décembre seize cens dix sept. Signé : PHILIPPE CROONENDAELE (1). » Cet inventaire renfermait 611 volumes manuscrits sur vélin, 191 dito sur papier et environ 730 articles de livres imprimés. Tous les volumes s'y trouvaient décrits au long ; mais seulement d'après leur forme extérieure (2).
(1) Voy. LASERNA, mém. hist., p. 49.
(2) Cet inventaire se troue à la bibliothè de Bourgogne, coté 11676. [It is now preserved and catalogued as: Paris, BnF, ms. Français 5675.
See below, Inventaire dans Catalogue général des manuscrits français also.]
Les deux premiers articles offrent un échantillon très-curieux de cette
description bibliographique ; ils sont ainsi conçus [f.6r.] :
1o Ung gros livre en parchemin escript à la main illuminé par dedans
en auclcuns lieux, garny de chascun costé de cinc cloux de laiton
doré intitulé dessus par le dehors, c'est le premier volume de la Bible,
commençant au second feuillet : Humilité est la cité.
2o Ung aultre livre couvert de velour demasée tout usé garny de
deux cloux dorez intitulé c'est le second volume de la bible [sic, here it is not capitalized] commençant
au second feuilllet : Nous trouverons grandes richess.
Les archiducs s'aperçurent cependant bientôt qu'un homme plus savant eût été mieux placé à la tête d'un dépôt de cette importance, et leur choix s'arrêta définitivement sur AUBERT LE MIRE, chanoine de la cathédrale d'Anvers (1). Par lettres patentes du 8 novembre 1617, cet homme instruit et laborieux fut nommé bibliothécaire et garde de la librairie de la cour. La commission d'Aubert le Mire est conçue en ces termes: « Comme nous avons trouvé convenable de descharger nostre bien aimé Adrien de Riebeke, garde de la librairie [here it is not a faux-ami of English library] de nostre Court,... et de commettre doresnavant à icelle garde ung personnage doué de littérature et doctrine avecq tittre de nostre bibliothécaire et garde de ladite librairie pour en rendre compte, sçavoir faisons que par la bonne cognoissance qu'avons de la personne de messire Aubertus Miræus p'tre prothonotaire apostolique, licencié en la saincte theologie, chanoine de l'eglise cathedrale d'Anvers et chappelain de nostre oratoire, et de ses sens prudence et experience, nous icelluy confians de ses leaulté prudhomie et bonne diligence, avons par advis de nostres chiers et feaulx les chiefs tresorier général et commis de nos domaines et finances retenu commis ordonné et estably, retenons, commettons ordonnons et establissons par ces presentes en l'estat et office de nostre bibliothécaire
(1) AUBERT LE MIRE (AUBERTUS MIRÆUS) naquit à Bruxelles le 30 novembre 1573. Il commença ses études à Douai et les termina à Louvain. Il partagea les moments de sa vie entre ses devoirs et les recherches historiques. Il a publié des ouvrages d'un haut intérêt, et mourut à Anvers le 19 octobre 1640.
et garde de la dite librairie de nostre Court, etc. (1) »
. . .
(1) Un extrait de ces lettres patentes se trouve dans LASERNA, mém.
hist., p. 49 et suivante.
Inventaire dans Catalogue général des manuscrits français
[Catalogue général des manuscrits français, t. 5, ancien fonds Nos 5526-6170,
Paris: Firmin-Didot, 1902,
No. 5675, pp.56-7. (Internet Archive.)
BnF's catalogue of the ms:
Paris, BnF, ms. Français 5675.
In this volume other mentions to other heralds are:
[No. 5747, p.90 left col.]]
Livre de l'ordre de Saint-Michel, composé comme le précédent. Seules les armoiries qui sont... Ces armoiries sont répéetées... et portées par le héraut d'armes, ...[Nos. 5802-5803, pp.109 right col. - 110 left col.]
... « pompe funèbre et enterrement de Claude de Lorraine, premier duc de Guise », ... « Dans la relation de Raymond [sic] Du Boulay, héraut d'armes de Loraine... ».[No. 5837, p.135 right col.]
Le débat des hérauts d'armes de France et d'Angleterre. — Ms. A de l'édition Pannier et Meyer (Société des Anciens textes). ...[No. 5873, p.146 left col.]
Livre fait par GILLES LE BOUVIER, dit Le Hérault Berry, o&uggrave; l'on peut « savoir au vray la manière, la forme et les propriétés des choses qu'ilz sont en tous les royaulmes crestiens, et des autres royaulmes » ...[No. 5909, p.159ff., p.169 left col.]
164. « Lectre de pas du roy de Navarre », JEAN II, en faveur de Roland Verlandruch, héraut d'armes, surnommé « Médina » et « Libertas ».
165. Lettres de CASIMIR IV, roi de Pologne, pour servir de recommandation au héraut d'armes du roi d'Aragon, Alphonse V, porteur de nouvelles...[No. 5931, p.180 right col. See Nos. 5932-7 also.]
« Traité armoriai », compilation tirée de l'armoriai de Gilles Le Bouvier, dit Berry ; ...[No. 5938, p.181 left col. See No. 5939 also.]
Armoriai français ... qui paraît être de la main d'Hector Le Breton, sieur de La Doynetrie, roi d'armes de France, ...[No. 6022, p.199 left col.]
... — Fol. 41 Vo. « Passaige [ou passeport] à ung hérault. » [Mention du maréchal de Boussac.] ...
« Inventoire faict et renouv[e]llé en la ville de
Bruxelles, en l'an XVIe, par Phelippe [Phe-: sic] Sterck, conseillier
et commis, et Paul de Croonendaele, aussy conseillier
et greffier des finanes, à ce commis par lectres
patentes de Leurs Altezes, en date du VIIe de septembre
XVIe unze, transcriptes cy devant par copie, et ce, de
tous les les (sic) livres appretenans à Leursd. Altezes,
que feu Phelippe Borluut, vivant conseillier, garde-joyaulx
et premier roy d'armes, at en en [???] garde, lesquelz
livres ont esté par le dict commis des finances Sterck et
conseillier Croonendaele délivrés à Adrien de Riebeke
à present conseillier et premier roy d'armes, pour par
luy estre gardez et conservez, comme il appertient ».
a. Ancien fonds. (Fol. 6-115.)
b. « Aultres livres en toutes sciens et universes langues,
procedans de la librairie dont feu le president Viglius
avoit en charge, ... ». (Fol. 116-185.)
Cet inventaire est précédé de deux lettres : — 1. Lettres
par lesquelles « ALBERT et ISABEL CLARA EUGENIA, infante
d'Espaigne, par la grace de Dieu archiducqz d'Austrice »,
donnent la charge de premier roi d'armes, vacante
par le décès de Philippe Borluut, à « Adrien de
Riebeke, escuyer... à condition expresse que, moyennant »
les gages et profits attachés audit office de premier
roi d'armes, il sera « obligé de prendre et avoir
en sa garde la librairie » de la « court comme a faict
ledict Phelippe Borluut,... Donné en nostre ville de
Bruxelles, le second jour de may, l'an de grace 1611 ».
Copie. (Fol.1-3.) — 2. Lettres des mêmes archiducs
« à... Philippe Stercke, conseillier et commis, et Paul
de Croonendaele, aussy conseillier, garde des chartres [chartes?] et
greffier de noz demaines et finances », leur mandant que
incontinent ils procèdent et entendent « soigneusement
et diligemment à reveoir et visiter le dernier inve[n]toire »
des livres de la librairie de la cour, « l'ampliant
de tout ce que depuis la confection d'icelluy a esté de plus
mis en mains dudict feu Borluut, avecq speciffication d'où
il est venu, et le diminnant de ce qu'en pourroit avoir
esté osté et levé, là, où et à quy il auroit esté délivré et
distribué », le tout pour aboutir au renouvellement
dudit inventaire et faire délivrance pertinente desdils
livres « ès mains dudict de Riebeke », etc. Bruxelles,
7 septembre 1611. Copie. (Fol. 3 vo-4.)
A la fin dudit inventaire (fol. 185) est premièrement
la copie, collationnée à l'original, du certificat de remise
par les commissaires ci-dessus désignés desdits
livires ès mains d'Adrien de Riebeke, certificat daté de
Bruxelles, 20 décembre 1617 ; secondement, la copie
du certificat de réception desdits livres par Adrien de
Riebeke, qui promet d'en faire bonne garde. Même
date.
A la suite sont : — Fol. 186-188. Lettres des mêmes
archiducs, par lesquelles ils déclarent avoir déchargé
Adrien de Riebeke de la garde des livres de la librairie
de la cour et avoir commis ce soin, avec le titre de bibliothécaire,
à « messire Aubertus Miræus [here it is ligature], presbtre,
prothonotaire appostollicque, licentié en la saincte
théologie, chanoisne de l'église cathedralle d'Anvers et
chappellain de » leur « oratoire ». 20 septembre 1617
(sic). Copie. — Fol. 188-189. « Aultre copie ». Acte portant
que lesdits archiducs ont commis « François de
Kinschot, conseillier et greffier de leurs finances » à
l'effet de « procéder et entendre soigneusement et diligemment
à reveoir et visiter le dernier inventoiru desdicts
livres, et l'ampliant de tout ce qui, depuis la confection
d'icelluy, a esté de plus mis ès mains dudict
Riebeke ; recepvoir le renseignement qu'il en fera, et proceder
au renouvellement dudict inventoire, faire delivrance
pertinente desdicts livres ès mains dudict Miraeus,
signer et veriffier ledict inventoire et le faire signer par
ledict Miraeus, luy delaissant ung double dudict inventoire... ».
Bruxelles, 22 septembre 1617. — Fol. 190-
195. « Ampliation de l'inventoire precedent, faict en
janvier 1618, par François de Kirschot », contenant
l'indicafion des livres entrés dans la librairie de la cour
depuis la confection dudit precedent inventaire, le tout
remis par ledit Kinschot audit Aubertus Miraeus, qui en
donne reçu à la fin de ladite amplialion, le 31 janvier
1618. Copie collationnée.
Le ms. 5675 contient 199 feuillets, plus les feuillets préliminaires
A-C. Les feuillets A-C, 5, 196-199 sont blancs.
Papier. XVIIe siècle. (Anc. 1028410, Colbert 1451.)
PARIS.
Catalogue des manuscrits français de la Belgique, du dépôt
national littéraire aux ci-devant Cordeliers, rédigé par le citoyen
(Dom) Poirier, membre du conseil de conservation des objets
d'art et de science, l'an IV de la république. Ces MSS. ont
été transportés à la bibliothèque nationale, le 2 floréal l'an IV
de la république (21 avril 1796). [Extrait pris à la bibliothèque
royale de Paris.]
. . .
On conserve en outre à la bibliothèque royale de Paris un MS. qui,
parmi ceux de Colbert, porte le no 1451. et parmi ceux du roi 10284-10.
C'est un in-fol. en pap., qui contient ces différens articles :
1o Lettres patentes d'Albert et d'Isabelle du 2 mai 1611
nommant Adrien de Riebéke, écuyer, conseiller et premier
roy d'armes, en place de Philippe Borluut, en lui
enjoignant de prendre en sa garde la librairie de leur
court, comme avait fait ledit Borluut.
2o Autres lettres des mêmes, du 7 sept. 1611, ordonnant
à Ph. Stercke, conseiller et commis, et à Paul de
Groonendaele, conseiller, garde des chartres et greffier des
domaines et finances, de visiter le dernier inventaire de
nosdits livres, et l'ampliant de tout ce que depuis la confection
d'icelluy a esté de plus mis en mains dudit feu
Borluut, avec spécification d'où il est venu, et le diminuant
de ce qu'il pourrait avoir esté osté et levé.
. . .
Reçu de Riebeke du 20 déc. 1617.
8o Lettres d'Albert et d'Isabelle du 20 sept. 1617, nommant
Aubertus Miræus, prestre, protonotaire apostolique,
licencié en la sainte théologie, chanoine de l'église
cathédrale d'Anvers et chapelain de leurs altesses, bibliothécaire
et garde de la librairie de la cour, attendu
qu'Adrien Riebeke était déchargé de l'entière garde de la
librairie.