ADDITIONS AUX NOTES
du Passe Temps d'oysiveté.

    S'ENSUIT LE PASSE TEMPS... Sur la nature de ce poème et les circonstances dans lesquelles il fut composé, Cf. ci-dessus pp. 325 et sqq., et la Notice Biographique, t. I, pp. 77 et sqq. — Sur François de Luxembourg (cf. t. I, p.77, n.2); et sur Waleran de Sains (Ibid., mêmes t. et p., et Bibl. nat. fr. 20233, fol. 177 vo, 178 vo (et généalogie de la famille); P. Pélicier, Lettres de Charles VIII, t. I, p. 144; De Maulde, Chroniques de Jean d'Auton, t. II, pp. 213 et sqq. ; t. III, p. 311, etc.).
    Vers I. — VUEST MAISTRE. Westminster, sur la rive gauche de la Tamise. C'est dans la célèbre abbaye bénédictine de Westminster, le Saint-Denis de l'Angleterre, que William Caxton, avec l'autorisation de John Esteney, abbé du monastère, installa la première presse typographique, et que fut imprimé (en Angleterre) le premier livre anglais, en 1477 : The Dictes and notable wyse Sayenges of the Phylosophers, translated out of Frenshe by lord Antoyne Wydeville, Erle Ryuyeres, emprynted by me William Caxton at Westmestre the yere of our Lord M. cccc. lxxvij. » [What is this parentheses...?] Le 14 juillet 1489, venait de sortir des presses installées à Westminster la traduction, par Caxton, des Faits d'armes et de chevalerie de Christine de Pisan [ARLIMA], The Fayts of armes and chyvalrye [ARLIMA], entreprise sur l'invitation du roi Henri VII. Cf. Ames Typographical antiquities (Londres, 1810, in 4), t. I, p. 274, no 36, et W. Blades, The biography and typography of William Caxton, England's first printer (Londres, 1882, 2e édit.), pp. 335 et sqq., no 81. Il est présumable que Gaguin, dont on sait la part importante qu'il eut dans l'introduction de l'imprimerie à Paris, a dû aller visiter l'illustre typographe anglais alors âgé de près de soixante-dix-neuf ans. Cf. ci-dessus, Notice biographique, t. 1, p. 27.
    Vers 5. — Sur le héraut Chester, Sir [Why Sir?] Thomas Whiting, cf. t. I, p. 82 et n. 3. Thomas Whiting semble avoir été appointé héraut par Richard III, en 1483, la première année de son règne (Marck Noble, History of the College of Arms, Londres, 1804, in-4, p. 67). En 1485, Henri VII le continua dans son office : il lui faisait délivrer, le 21 septembre 1486, de nouvelles lettres patentes, où il n'était pas fait mention des premières, et dans lesquelles il lui allouait un traitement annuel de vingt marks et le costume afférant à ses fonctions (Ibid., p. 90, et William Campbell, Materials for a history of the reign of Henry VII, Londres, 1873, in-8, t. II, p. 33). On trouvera dans l'ouvrage de Marck Noble une courte mais substantielle notice sur Thomas Whiting (p. 90), des détails fort intéressants sur le College of Arms sous le règne d'Henri VII (Ibid., pp. 74 et sqq.) [See Godfrey, Walter H., College of Arms, London, 1963, pp.121-122 also.], et sur la place considérable que les hérauts tenaient à la cour d'Angleterre, comme sur le continent. Aussi la longue diatribe d'Enea Silvio Piccolomini contre les « hérauts » dont il fait venir le nom des « héros » de l'antiquité (étymologie à rejeter, bien qu'on ignore encore l'origine précise du mot « heraldus »), est-elle aussi inexacte qu'injurieuse. Opera, Bâle, 1552, in-fol. (Epist. 126), pp. 652-654.
    A citer, comme contre-partie à cette lettre, l'écrit de Rodolphe Agricola Traductio in epistolam de congressu imperatoris Friderici et Karoli Burgundionum ducis, in qua de auctorilate veteri libertateque heraldorum deque causis belli franci (Cologne, 1482, in-4) [WorldCat; Basel, 1518, see f. 9 uulgus Gallorum Hiraldos uocat ...], fol. 9 et sqq. (Campbell, 1240 [Correct reference?]); et les Statuz et ordonnances des heraulx d'armes de Gaguin (cf. ci-dessus t. I, pp. 111 et sqq., et les notes).
    Vers 5. — VENT DE LA CHEMISE. Cf. ci-dessus, p. 366, n. 4. Marty-Laveaux, dans son Commentaire sur Rabelais, a réuni un certain nombre de citations relatives à cette expression. Œuvres, t. IV, pp. 135-136.
    Vers 12. — TELLE. Toile, histoire. On appelait au Moyen-Age chansons de toile ou chansons d'histoire, des chansons que chantaient les femmes en travaillant. Cf. G. Paris, La litt. fr. au Moyen-Age (Paris, 1888), p. 175, § 118. Par une coïncidence singulière (mais qui n'est qu'une coïncidence), le mot anglais « tale » qui se prononce « tèle » signifie « histoire, conte » et « frivolous tale » sornette. Le « vent de la chemise » de la note précédente, était peut-être le refrain d'une chanson aujourd'hui perdue. Dans Coquillart, nouvelle rime avec toille et damoyselle, d'où la prononciation « telle ». Droits nouveaux, t. I, p. 83 [p.94 in this edition?] (les trois derniers vers de la page). De même plus loin, Gaguin fait rimer telle (toile) avec tutelle, v. 1174-1175.
    Vers 42. — Mal chose est que de peuple régner.
    Eustache Deschamps, Œuvres complètes (chançons royaulx), t. III, p. 149, ballade 384 (refrain).
    Vers 89. — SENTEMENT. Jugement (Villon, G. Test., 93).
Selon mon petit sentement.
Froissart, Poésies (édit. Aug. Scheler, Bruxelles, 1872, in-8, t. III, p. 145, vers 8).
Selon mon povre sentement
Tant avoit haut entendement.
Le Jardin de Plaisance (Le chastel de joyeuse destinée, fol. i vo [ARLIMA. There is a fac-simile repdarocution of 1501 ed.: Le jardin de plaisance et fleur de rhétorique, Paris: Firmin-Didot, 1910 in which chastel de joyeuse destinee starts at sig. civ.] (Vérard, in-fol., s. d. [See p. 451, note to v. 195. There he says it is c. 1505.]).
    Vers 96. — DODINE. Câline, mijote : Le verbe « dodiner » est emprunté à une expression culinaire « à la dodine » sauce faite d'oignons.
« Parfois sont oyseaulx de riviere
Gectez hors de la gibeciere
Pour estre mis a la dodine... »
(Ballade envoyée par Monseigneur de Nevers a Jehan Regnier, bailly d'Auxerre, « [Here should be a parentheses?] faicte au chasteau de Montenoison en l'an cccc.lxiij ». Les fortunes et adversitez de feu noble homme Jehan Regnier, Paris, 1526, in-8, Sig. Si, et de la réimpression de P. Lacroix (Genève, 1867, in-8), p. 198. Godefroy, qui cite ce vers de Gaguin, prête à celui-ci le commentaire de Montaiglon « canards à la dodine » (Glossaire de l'ancien franç., t. II, p. 734).
    Vers 106. — SOUHAITE. Il y a « soit » dans l'imprimé. « Souhaite » est dissyllabe, la dernière s'élidant.
    Vers 113 et sqq. — « Endormez vous comme pourceaulz en l'ordure et vilté des horribles pechiez qui vous ont mis si prez de la fin de vos bons jours. » Alain Chartier, Le Quadriloge invectif, Bibl. nat. fr. 20021, fol. 9 [See also Droz, Eugénie's edition, Paris: Honoré Champion, 1923, p.14.].
    Vers 117. — Ordure amons, ordure nous affuit. (Villon, Grant Test., 1625).
    Vers 121. — Tout ce passage se retrouve dans plusieurs écrivains du XIVe et du XVe siècles. Gerson, dans sa fameuse harangue Vivat rex (1405) parle des « vils delicts voluptueux » qui avaient été cause de la ruine « de Annibal, Anthoine, Alixandre, Samson, David et autres très victorieux chevaliers » (Bibl. nat. fr. 10468, fol. 277 vo [The last line]). A. Chartier fait de même (Bibl. nat. fr. 1642, fol. 34 [16th line from the bottom rightmost word.]), et de l'édition Duchesne (Paris, 1617, in-4), p. 413. Cf. également la double ballade de Villon,
Pour ce, aimez tant que vouldrez...
(Grant Test., p. 46, v. 625 et sqq.)
    Vers 134-135. — « Il n'estoit pas moullié [Sardanapallus] des onguemens dont il souloit user pour soy eschaufer en luxure ». Laurent de Premierfait, Le Livre de Jehan Bocace des cas des nobles hommes et femmes. Bibl. nat. fr. 127 [ARLIMA], fol. 50 a.
    Vers 140. —


El Narcissus, le bel honnestes
En ung parfont puis se noya
Pour l'amour de ses amouretes...
(Villon, G. Test., 637-639).
    Vers 148 et sqq. — Gaguin fait ici confusion. Ce n'est pas Absalon qui voulut
« Prendre sa seur a tel delit »,
mais bien Amon, le fils aîné de David.
« Amon en voulst deshonnourer,
Faignant de menger tarteletes,
Sa seur Thamar, et desflourer,
Qui fut inceste deshonnestes... »
(Villon, Gran. Test., 649-652). Absalon tua son frère pour venger l'honneur de sa sœur. Cf. dans La Bible, le livre II de Samuel, chap. XIII ; et Guillaume Alexis, Le Blason des faulses amours (édit. Piaget et Picot), t. I, p. 212, vers 637 et sqq. ; t. II, p. 210, v. 2957-2969, et particulièrement, p. 224, v. 3385-3590.
    Vers 159-160. Par « vils delicts voluptueux » « toute dame tant soit haultement honnourée en pert souvent estat et vie : Semiramis, Cleopatra, Rosemunde, Medée, Brunehildis, jadis roine de France et autres dames sans nombre sont en exemple » Gerson (Proposition de 1405), Bibl. nat. fr. 10468, fol. 278 [l.2-3.]; et le passage d'Alain Chartier : « O tres redoutable et perilleuse acoustumance de voluptez et d'aises... » (Le Quadriloge invectif, Bibl. nat. fr. 1642, fol. 34 [l.4.]).
    Vers 162. —

« Semyramis l'Assyrienne
Quant Belus son mary fut mort »
donne l'imprimé ; « Belus » pour « Ninus ». Dante, au 5e chant de l'Inferno, parle de Sémiramis, qui
« A vizio di lussuria fu si rotta » (v. 55).
    Et il ajoute :
« Ell'è Semiramis, di cui si legge
Che succedette a Nino, e fu sua sposa ;
Tenne la terra che il Soldan corregge » (v. 58-60).
Et Alain Chartier, Quadriloge, Bibl. nat. fr. 1642, fol. 34 [More correctly, f.34v, l.10?] (des Œuvres imprimées, p. 413[Again, more correctly, p.414, l.3?]).
    Le mari de Sémiramis était Ninus. Belus était le père de ce dernier. C'est sans doute un lapsus de Gaguin, comme précédemment « Absalon » pour « Amon » (v. 148), mais qui peut être aussi le fait du typographe. Cf. plus bas (v. 178) « Gayelle » imprimé pour « Clymène ». On a vu d'ailleurs combien les erreurs de ce genre étaient fréquentes chez Gaguin. T. 1, p. 262, n. 2; t. II, p. 66, n. 3 ; p. 111, n. 3, etc.
    Vers 178. — « Gayelle » dans le texte, pour « CLYMENE » (comme précédemment « Belus » pour « Ninus »). «Gayelle» est une faute typographique, résultat d'une mauvaise lecture (l'imprimé du Passetemps d'Oysiveté ayant été composé sur manuscrit, et non dicté, comme la preuve en sera donnée plus loin, v. 246), et l'on chercherait vainement ce nom dans tous les auteurs qui ont parlé de la guerre de Troie. Montaiglon ne pouvant rien dire, et pour cause, sur cet être de raison, s'en tire par une diversion (cf. son édit. p. 236, n. 2). — Clymène et Ethra furent gagnées par Pàris pour corrompre Hélène, leur maîtresse. Gaguin a pris le sujet de ses vers à Ovide, Paris Helenae epistola XVI v. 257 (édit. Lemaire, t. I, p. 299); et Helena Paridi epist. XVII, v. 267-68, p. 327. Le Maire de Belges rapporte ainsi l'incident auquel Gaguin fait allusion :
    « Le jeune prince Paris... si feit tant pour trait de temps, qu'il trouva maniere a force de grans dons et prodigalité abandonnée, sans rien espargner, d'abatre et tirer a sa cordelle, deux des damoiselles principales d'entour la Royne et qui jamais ne l'abandonnoient, ains estoient comme gardiennes de son corps, a ce deputées par le roy Menelaus, duquel elles estoient parentes. Mais il n'est rien en ce monde qui ne soit corrompu par avarice. L'une d'icelles s'appelloit Clymena et l'autre Ethra. Et quand il les eut gaignées, et leur eut bien amplement et affectueusement conté le grand amour qu'il avoit a la royne Helene, leur maistresse; elles moyennerent tout son affaire envers leur dame et porterent lettres d'un costé et d'autre, tellement que l'intention d'un chacun d'eux deux estoit assez communiquée a sa partie ». Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye (Lyon. Jean de Tournes, 1549, in-fol., pp. 189, 190.
    Vers 185. — ESTAUDIS, échafauds. Gaguin emploie toujours ce mot « estaudis » qu'on ne trouve, semble-t-il, que chez lui. Bibl. nat. fr. 528, fol. 24vo (estandis, par erreur, mais « estaudis » au même passage du fr. 1392, fol. 49 vo) « faire des voultes et estaudis de bois », fol. 63 vo ; de même fol. 89 vo, 90, etc. Au contraire, dans Le Vergier d'honneur, on lit ;
« Par carrefours, tauldis et escheffaulx »
(Sig. ei vo);
« Aussi fit on eschaffaulx et tauldis ».
(Sig. e 5 vo), etc. (Paris, in-fol. s. d. [ARLIMA, Paris : Johan Petit, [s. d.], c.1512 ed. and c.1525 ed. are available online, but I could not find the cited text at refered page. C.1512 ed. is available at gallica also.]).
    Vers 186. — « Mais leur pleur riens ne leur valu ». Christine de Pisan, La Cité des dames, Bibl. nat. fr. 24295, fol. 95 c [left column l.16.] (Des dames de Sabine, 2e part., chap. XXVIII).
    Vers 204-210. — Cf. Pline, Hist. naluralis. X, 83 [see lxxxiii of the link.]. Gaguin croyait naïvement, dans sa grossière et cynique peinture, imiter l'énergique beauté du vers de Juvénal, parlant de Messaline :
Et lassata viris, necdum satiata, recessit.
(Sat. VI, 130) que Régnier devait traduire assez heureusement dans Macette :
Lasse, dis-je et non soule, en fin s'est retirée...
Régnier, Œuvres, Satyre XIII (édit. Jannet), p. 174 [p.104 should be a typo]. — Martin Le Franc, l'auteur de pages si remarquables, s'est rencontré ici avec Gaguin, et ses vers inspirés par ceux de Juvénal (Sat. VI, 115-130) ne valent pas mieux que ceux du général des Mathurins.
« Ha, Valeria Messaline,
Qui ne jour ne nuit ne cessas
De broyer blanche cameline,
Entre les leales, non n'as.
Seras tu teuë ; non seras.
Tu jamais ne fus de connue,
Et eus le renom et aras
De leaulté a maint congnue.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Messaline forte espissiere
En buvrage et en poison faire,
Ne trouva plus vaillant herbiere,
Ne plus sachant apotiquaire,
Aussy lui fut il necessaire
Qu'elle sceut le monde enherber,
Empoisonner ou faire taire,
S'elle vouloit de nuit riber.

Claudius, empereur viellart,
Pour sa luxure insaciable
(Qui toutes et jone et vielle art)
Accomplir sur bancq ou sur table,
Par sa poison tres proufitable
Endormoit, tant qu'elle sailloit
Du lit et couroit en l'estable,
Et a tous venans en bailloit.

De nuit es bordiaux s'en aloit
En robe estrange ; et tant fut chaude,
Que de nul homme se souloit
La luxurieuse ribaude.
O Messaline, o l'esmeraude !
O la perle de leaulté !
Vault elle point qu'on la collaude ?
Si fait, en bonne vérité. »
    Le Champion des Dames (Bibl. nat. fr. 12476 a, fol. 66 a [More correctly, b, 4th and 6th stanza in the same f.?]). (Même passage dans le fr. 841, fol. 76 a [2nd stanza.], et dans le ms. de l'Arsenal 3121 [ARLIMA], fol. 76 cd, avec des variantes dans le texte et dans la graphie des mots). Ces vers, comme ceux de Gaguin, confirment pleinement cette observation de Gaston Paris : « Les contemporains de Villon connaissaient la poésie latine classique ; mais ils étaient complètement incapables d'en rien tirer pour la forme de leur propre poésie, ils y trouvaient des matériaux de récits intéressants ou des éléments d'instruction morale, mais ils n'en percevaient pas la beauté ; ils l'utilisaient pour leurs fins particulières sans se douter qu'ils la défiguraient, comme les barons féodaux transformaient les temples ou les mausolées antiques en forteresses à leur usage. » François Villon (Paris, 1901, in-8), pp. 83-84.
    Vers 197 et sqq [Why vv. 197 here?]. — Comparer Villon, Grant Test., strophe CLXVIII, p. 95.
    Vers 222. — LA POMME. — Ce vers fournit l'occasion de mentionner un très curieux ms. autographe de Jean Miélot: C'est cy l'istoire du mors de la pomme (Bibl. nat. fr. 17001, fol. 109 vo et sqq.). C'est un dialogue entre : Dieu, Adam, Ève, le Serpent, la Mort, l'Angele, Abel, Kayin, la Pucelle, la Femme, l'Ancien, la Meschine, l'Homme, Noé et l'Arche, le Gavant, l'Escuier, la Princesse, le Maistre d'ostel, l'Enfant, la Mere, le Laboureur, le Semeur, le Chapellain. [Sic, why period here?] le Chanoine, la Demoyselle. [Sic] la Chambriere, le Clerc, le Pape, le Cardinal, l'Homme d'armes. [Sic] le Champion, le Changeur, le Bourgois, la Royne, le Roy, l'Empereur, Noblesse, le Docteur, le Fol, l'Amoureuse, l'Amoureux. Le ms. qui s'arrête au fol. 116 vo (inachevé après le quatrain de l'Amoureux), est orné de dessins à la plume relevés de peintures à l'eau d'un très grand intérêt (sur Jean Miélot, cf. la notice du baron de Reiffenberg, Jean Miélot, calligraphe et secrétaire du duc Philippe le Bon [Mielot (without accent) in the title of article], dans le Bulletin du Bibliophile belge, t. II, pp. 381 et sqq.).
    Vers 229. — « Gaigne au berlanc, au glic, aux quilles » (Villon, Grant Testament, 1705.) Tous les sermonaires du temps s'élèvent avec force contre les jeux de hasard. Une ordonnance de ChariesVIII fait allusion aux jeux qui ont lieu le dimanche et jours de fête: « aux dez, aux quilles, aux billars, aux quartes et a semblables jeux dissolus ». Ordonnances faictes par le roy Charles VIIIe de ce nom a son parlement de son royaulme pour aller a Naples. Bibl. nat. fr. 5743, fol. 8 vo [The complier cites the same in his edition of Villon: tome 2, p.55].
    Vers 246. — REPONDRE. Il y a, dans l'imprimé « ce foudre » qui semble bien établir que c'est un ms. que le typographe avait sous les yeux, et qu'il a mal lu.
    Vers 274-280. — Sur le Débat du corps et de l'âme qui, du XIIe siècle [siecle should have accent] jusqu'au temps de Gaguin (cf. la pièce de Villon, Le Debat du cueur et du corps de Villon en forme de ballade (Codicille, p. 113 [cueur or cuer?]) a servi de thème à des œuvres dont quelques-unes sont fort remarquables, cf. Romania, t. XIII, pp. 519 et sqq.
    Vers 282. — QU'EN FAIRE. La leçon « que faire » semble meilleure. Montaiglon l'a adoptée, sans dire toutefois que l'imprimé donne «qu'en », p. 241.
    Vers 284-285. — M. Bijvanck, à qui l'on est redevable d'intéressantes études sur Villon, prétend qu'il faut lire ainsi ces deux vers :
Sensualité au contraire
Tend qui se tourbe en son affaire.
    « Tend » du verbe tendre, pour « tant » adverbe. Essai critique sur les œuvres de François Villon (Leyde, 1883, in-8), p. 35 [This edition here linked is published in 1882. Is there any 1883 ed.?]. La ponctuation ici adoptée satisfait le sens général de la phrase, sans qu'il soit nécessaire d'en modifier arbitrairement l'orthographe.
    La forme « qui » pour « qu'il » (v. 285, 286) est un parisianisme : « Quant Jehan de Paris et ses gens virent que la pluye venoit à force... ils vindrent jusques au près du roy d'Angleterre, qui commença à les regarder, en tel estat qu'i n'avoient garde de la pluie. » Le Romant de Jehan de Paris (édit. A. de Montaiglon, Paris, in-8), p. 50 [There is a later edition by É. Wickersheimer, and it gives non-parisianisme version: qu'ilz n'avoient... (p.38).].
    Vers 309 et sqq. — « Denique si ad animantia transis, omnia inter se naturale, atque aeternum odium, et bellum habere cernuntur : nec aliquod animal pugna vacat. Pisces, fera animalia, volucres, serpentes, homines denique in bellis versantur... » Platinae et Roderici epis. Calaguritani Disputatio de Pace et Bello, p. 73 [Below the line, right column. See p.322 for the reference of this book. See also Cailes, Michael John, "Renaissance Ideas of Peace and War and the Humanist Challenge to the Scholastic Just War", Ph.D. thesis, Univ. of Exeter, 2012, Ch. 3 and App. 1. The latter is an English translation and the sentence above can be found in p.333, [4]. There is an online available maunscript also Cambridge, Corpus Christi College, MS 166.].
    Vers 315. — « Nulli rei creatae quies data. » (Ibid., p. 73).
    Vers 316. — SORIS. Souris (du latin soricem).
    Vers 320. — Sur les « fatras » du renard, cf. C. Hippeau, Li bestiaires de mestre Richard (Paris, 1859, in-8), pp. 156- 158. [The title of the book is actually Le bestiaire d'amour / par Richard Fournival. suivi de la Réponse de la dame... and published in 1860.]
    Vers 326. — Gaguin songeait sans doute à ce dit célèbre au Moyen Age De triacle et de venin :
Mult a entre triacle et venin grant discorde :
Tuit cil qui sont el monde n'en feroient l'acorde.
Qui an. ii. les auroit liez a une corde,
N'i porroit il avoir pais ne misericorde.

Ne savez qu'est triacle auquant, si com je cuit :
C'est une bestelete ou moult a du deduit :
Mais tant het le venin que tout adès le fuit.
Ja ne l'abitera ne par jor ne par nuit.

Li triacles si est une beste coranz.
Douce est et debonere et moult soef flerans ;
Mais tant het le venin por ce qu'il est puanz,
Ja ne l'aprochera, toz jors li est nuisanz...
Bibl. nat. fr. 837, fol. 336 d; a été publié par Achille Jubinal, Nouveau recueil de contes, dits, fabliaux (Paris, 1839, in-8), t. I, pp. 360 et sqq.
    Vers 330 et sqq. — « Jam enim terra fremit, maria flultuant, stellae ipsae oberrant firmamento, aera invicem confligunt, bellum immortale gerunt venti, tempera denique ipsa pugnant cum temporibus, aestas cum hyeme, ver cum autumno ; et ut paucis cum quodam ex sapientibus agam, secum singula pugnant, nobiscum omnia ». (Disputatio de Pace et Bello, p. 73 [Below the separator line, right column.]).
    Vers 337 et sqq. — « Ut tandem ad homines veniamus, quis non cernit inter conjuges repugnantias, querelas, suspiciones, etc. » (Ibid., p. 74). Gaguin parle des ennemis extérieurs de l'homme pour en venir à ses ennemis intérieurs, les passions. Sanchez d'Arevalo développe d'abord cette dernière idée pour terminer par la première, et conclut : « Itaque bella aut mente, aut actu gerimus ». (Ibid.) L'imitation n'en est pas moins sensible.
    Vers 337 et sqq. — Il semble que Gaguin, en écrivant ces vers, avait connaissance de ce passage de Meschinot (mort en 1491) dans Les lunettes des princes :
[«] La guerre avons, mortalité, famine ;
Le froit, le chault, le jour, la nuit nous myne ;
Quoy que façons, toujours nostre temps court ;
Pulces, cyrons et tant d'autre vermine
Nous guerroyent... »
(édit. Olivier de Gourcuff, Paris, 1890), p. 5.
    Le mot « mardaille » de Gaguin est employé avec le même sens par Arnoul Gréban dans le Mystere de la Passion (édit. G. Paris et G. Raynaud, Paris, in-8), vers 7795 [p.101].
    Vers 345. — MELANCOLIE ET VERMOQUANT. « On croyait que c'était un ver dont le siège était le cerveau ; on l'appelait vercoquin ou vermoquant. » Ch. Nisard, Curiosités de l'étymologie française (Paris, 1863, in-12, p. 52) [Gaguin is refered and cited in that page, but the text cited here can be found in p.49]. Nisard cite les deux vers de Gaguin. — On disait aussi « vermocane ». « A Rome et en Toscane, dit Martin Le Franc,
« La n'a Marie ne Jouane
Qui ose des cincq sens user.
Leurs maris ont le vermocane
Ainchois que viengne a l'espouser ».
Le Champion des Dames, fr. 12476, fol. 47 c).
    Vers 364. — Gaguin avait sans doute en vue, en écrivant ce vers, la condamnation de Guillaume Édeline, docteur en théologie et prieur de Saint-Germain-en-Laye, accusé de tremper dans l'hérésie Vaudoise, dont il sera parlé plus loin [See notes to vers 512.]. Le récit de Gaguin, très court, mérite d'être rapporté, car il jette un jour singulier sur la mentalité de son époque.
    Sur Guillaume Edeline (Adeline, Eudeline, Hameline, de l'Ollive, (Duclerq, Mémoires, liv. III, c. XI), etc.). Cf. Vallet de Viriville, Hist. de Charles VII, t. III, pp. 334 et sqq., et notes. [This paragraph is taken from Additions, p.520. S.U.]
    « Quo tempore (1453) Guillermus Edelinus, theologus doctor, Sancti Germani de Laya prior, apud Ebroicas ad perpetuum carcerem damnatus ob false religionis causam. Nam cum illustris cujusdam foemine amoribus teneretur, neque consuetudine ejus frui facile posset, demonem sibi patronum adhibens, eum in arietis specie adoravit : a quo postea edoctus scopam sumere et inter foemora equitis instar ponere, quo volebat brevi momento se traducebat. Quod impietatis genus Valdensium esse dicitur » (Compendium, fol. 137 vo [see p.315, n.3 where the edition is explicitly mentioned.]). Certes, un tel récit donnerait raison à ceux qui incriminent la crédulité de Gaguin, si cette faiblesse n'avait alors été générale (Cf. à ce sujet, t. I, p. 229, note 1, avant dern. ligne). Sur ce procès, cf. Bibl. nat. lat. 3446, fol. 36-68. Martin Le Franc eut l'honneur de protester contre ces absurdités.
« Je ne croiray tant que je vive
Que femme corporellement
Voit par l'air comme merle ou grive,
Dit le Champion prestement.
Saint Augustin dit plainement
C'est illusion et fantosme ;
Et ne le croient aultrement
Gregoire, Ambroise ne Jherosme.

Quant la pourelle est en sa couche
Pour y dormir et reposer,
L'ennemi qui point ne se couche
Se vient encoste elle poser.
Lors illusions composer
Lui scet sy tres soubtillement,
Qu'elle croit faire ou proposer
Ce qu'elle songe seulement.

Force la vielle songera
Que sur un chat ou sur un chien
A l'assemblée s'en ira ;
Mais certes il n'en sera rien :
Et sy n'est baston ne mesrien
Qui la peut ung pas eslever.
Mais celluy faulx magicyen
Luy scet aussy les yeulx crever.

Dira : je vens, j'alay, g'y fus,
Nuit estoit quant j'en retournay,
Sy en vis .xiim. ou plus. »
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Il conclut par ces remarquables paroles :
« Au createur seulement reste
Ce que tu cuides competer.
A creature ame bouter
En corps, sans luy ne se peut faire ;
Sy ne convient plus disputer.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Mais qui par baston ou par oint
Cuide en l'air voler, sans marchier
A terre, de bon sens n'a point. »
    Le Champion des Dames, fr. 12476, fol. 106 c-107 b (au fol. 105 vo, dans la marge extérieure du ms. sont deux petites peintures représentant deux femmes à cheval sur un balai s'apprêtant à partir pour le sabbat, et au-dessus est écrit : des Vaudoises). Cf. également le fr. 961, Traité du pechê de Vauderie [Traittié du crisme de vauderie], avec une miniature, au premier feuillet, d'une composition particulièrement intéressante.
    Vers 372 et sqq. — « Longa enim pacis vacatio homines facit delicatos, plurimisque vitiis, praesertim incontinentiae, deditos : bellatores vero, ut eo minus, student continentiae. Desunt enim eis ea omnia luxuriae incitamenta, quae pace, et otio vacantibus sunt promptissima... » (Disputatio de Pace et Bello, p. 88 [Below the separator line, right column.]).
    Vers 381. — DOZE ET SYROPS. C'est ce que Rabelais appelle drogues, gogues et senogues (ἀγωρἀ φἀρμαχα [Have I transcribed correctly? See below my another comment also, and see further also Sainéan, Lazare, L'histoire naturelle et les branches connexes dans l'œuvre de Rabelais, Paris: Honoré Champion 1921, Reprint: Slatkine, 1972, p.391]) qui, dans l'ancienne pharmacopée, désignaient tout ce qui provoquait une évacuation (Pantagruel, liv. IV, chap. LII [Paris: Dalibon, 1823. Commented by Esmangart and Éloi Johanneau. Here in note 10, one line before the last line, it says - ἀγωγἀ φἁρμαχα]). — « Sunt rursus bella ipsa medicamina malorum humanorum (Gaguin, v. 372). Veluti enim, ut supra tetigimus, necessariam esse ad conservationem humani corporis pharmaciam, aut ipsum ferri vel ignis cauterium, quibus superflui, nocuique humores depurgantur : nec aliter in corpore mistico reipublicae terrenae necessaria, atque plurimum expedientia sunt bella, ut illis, tamquam quibusdam antidotis, mortalium cupidines, et caetera funesta vitia castigentur... » Disputatio de Pace et Bello, p. 85 [Below the separator line, right column. The page number given there is errornously p.89.].)
    Vers 421. — FLAEIL. Fléau (et plus haut, v. 415 « flayau »). Sur ces différentes formes, cf. les exemples réunis par Thurot, De la prononciation française depuis le commencement du XVIe siècle (Paris, 1881, in-8), t. I, pp. 301 et 512. [In p. 301, see Flaiau, and p. 512, see Fleau.]
    Vers 435. — « Nusquam... romana virtus abiisset, si bellum Carthaginiense viguisset. » (Disput. de Pace et Bello, p. 88 [Below the separator line, right column.]). « Les dames de Rome, apres la miserable bataille de Cannes, changierent la richesse de leurs habiz et la cointise de leurs estaz ». Quadriloge (Bibl. nat. fr. 20021, fol. 9 vo). [Droz, Eugénie's edition, Paris: Honoré Champion, 1923, p.14.]
    Vers 442 et sqq. — Cf. ci-dessus la citation qui répond aux vers 330 et sqq.
    Vers 460. — = Vous avez pour instructions précises.
    Vers 469. — HOMS. Cas sujet dans la langue d'oïl. On en trouve encore des exemples au XVe siècle :
Lequel maistre Guy Tabarie
Grossa, qui est homs veritable
.
(Grant Testament, 859-860); Chastellain (Recollection, v. 184), etc. L's a été ajouté par analogie avec les mots provenant de la seconde déclinaison latine. Cf. Ampère, Hist. de la formation de la langue française (Paris, 1871, 3e édit.), p. 130 (note de M. P. Meyer [i.e., note a.]). Gaguin, en veine d'archaïsme, comme il paraît en ce vers, aurait pu employer la forme « hons » qui appartient au dialecte français proprement dit. Cf. La vie de saint Alexis (édit. G. Paris), pp. 119-120. [This is Paris: A. Fanck, 1872 edition. Paris: F. Vieweg, 1885 edition includes the (updated) text of Vie only.]
    Vers 477 et sqq. — Ces vers, assez obscurs, répondent à cette idée: N'avoir plus le remords empêche les méchants, qui ont le cœur abhominable, de s'amender. De cette paix, je suis l'ennemi.
    Vers 481. — Ce vers a été substitué à celui de l'imprimé qui n'a pas de sens :
« De ceste paix suis véritable ».
    Vers 484 et sqq. — « Habet certe longa pax comites licentiam, libidinem, multaque discrimina, nec minora, nec pauciora quam bellum... » (Disputatio de Pace et Bello, p. 89 [Below the separator line, left column.]).
    Vers 512 et sqq. — On a vu précédemment Martin Le Franc protester contre la croyance aux sorciers, aux enchantements, etc. (ci-dessus, v. 364). Sur l'affaire scandaleuse des Vaudois d'Arras à laquelle Gaguin fait ici allusion, cf. J. Duclerc, Mémoires, publiés par Fréd. de Reiffenberg (Bruxelles, 1823, in-8), t. III, liv. IV, chap. III et sqq. [In the title of the book, it is spelt Du Clerc.], et les documents de l'appendice, pp. 267 et sqq. [De la sentence et arrest, en latin, ... entre ... appellants de maitre Robert le Jeusne, gouverneur d'Arras... .]; Fierville, Le cardinal Jean Jouffroy et son temps (Coutances, 1874), pp. 27-57; Bibl. nat. latin 3446 (traité sur les sorciers et la magie du fol. 2 à 35 vo [As BNF mentions, partly published in Hansen, Joseph, Quellen und Untersuchungen zur Geschichte des Hexenwahns und der Hexenverfolgung im Mittelalter, Bonn: Carl Georgi, 1901, pp. 195ff.]; du fol. 36 à la fin [Partly published in ibid., pp. 149ff., pp. 181ff., pp. 467ff.], Recollectio casus, status et conditionis Valdensium ydolatrarum, [";" here is better...?] fr. 3887, fol. 211 et sqq.; et l'étude documentée de Félix Bourquelot, Les Vaudois du XVe siècle (Bibl. de l'École des Chartes, t. III, 2e série, 1846, pp. 81-109).
    Vers 530. — « Puis doit la femme souspirer ».
(Le Roman de la Rose , v. 14026 [This is vol. 2 of Paris: P. Didot l'ainé, 1814 editon. This is the edition the editor used. See vol.1, p.194, note 1; see also below, vv. 631. vol. 1, vol. 3 and vol. 4 are also available.]).
    Vers 537-538.

« En l'ostel avoec nous meina
Tricherie sa suer Rapine ».
Raoul de Houdan, Cité d'enfer (XIIIe s.) (Hist. litt. de la France, t. XVIII, p. 788).
    Vers 542. — Omis dans Montaiglon.
    Vers 550-552. — Du Cange, dans un recueil de notes manuscrites qui est conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal (ms. 5258), a relevé ces vers, et souligné le vers 551 pour le mot « achoison ». Ces notes étaient sans doute prises en vue de son Glossaire françois : [Correct reference?] (Du passe temps de Guagin (sic) imprimé a Paris de vieille impression, ms. 5258, p. 23 vo. Il n'y a pourtant pas fait figurer le mot achoison avec le sens d'occasion que lui donne ici Gaguin.
    Vers 553 et sqq. — Cette strophe évoque le souvenir de Villon et de ses compagnons, Gui de Tabarie, Régnier de Montigny et Colin de Cayeux.
    Vers 563-565. — TELZ ; ILZ « tel » « il » dans l'imprimé. La suppression de l's (ou z) au cas sujet du pluriel était un archaïsme au XVe siècle. Ce n'est d'ailleurs qu'exceptionnellement qu'on rencontre ces formes dans l'imprimé.
    Vers 583. — « Bailler a chascun selon ses dessertes » Commentaires de César, Bibl nat. fr. 528, fol. 34 vo (Dans le texte « ces »).
    Vers 592. — A TOUTES TIRES. De suite, immédiatement, a le même sens dans ces vers :
« Et du vergier tretout a tire
La façon vous redirai puis ».
Le Roman de la Rose (700, 701).
    Vers 628 et sqq.
« Quant la vierge Marie fut acouschée,
Paix fut noncée aux pastureaulx chantans.
Dieu a tousjours la paix fort exaulcée,
Amé, prisée au der(re)nier de sa vie... »
Pierre de Messon, Le Temple de Mars, Bibl. nat. fr. 1642, fol. 459 [9th line from the bottom.].
    Vers 631. — LOUANGES. Disyllabe, comme précédemment « souhaite », v. 106.
    Vers 631 et sqq. — Les strophes XCl-XCIV de Gaguin semblent avoir été inspirées par un passage du Tresor de Jehan de Meung :
« Adam par grant impatience
Et par fole inobedience
Mordi le mors que mort engendre... »
Le Roman de la Rose. (édit. Méon), t. III, pp. 344 et sqq.; vers 312 et sqq.).
    Vers 636. — (Fist la paix du mors de la pomme). Cf. ci-dessus, vers 222, l'indication du ms. de Jean Miélot : C'est cy l'istoire du mors de la pomme.
    Vers 642. — LES ANGES DE DIEU, BONS VARLÈS. Ces images n'étaient pas ridicules, semble-t-il, au XVe siècle. Raulin parlant de Joseph et de la Vierge, écrit : « Erat Joseph garde de corps Domini, et valet a pied cum iret in Egyptum... » Opus sermonum in adventu, Paris, 1520, in-4 (Sermo unicus et in ordine XXXVI, lettre marginale Fa) [I am not sure this is the correct reference, but we can find this sentence in the left column at 7th line from the bottom.]
    Vers 644. — TARGE OU BOUCLER. Bouclier. Les deux mots ont à peu près la même signification.
    Vers 645 et sqq. — Cette strophe rappelle les vers de Martial de Paris :
« Le bon Seigneur nasquit en temps de paix
Et ayme ceulx où elle habite et est... »
(Poésies (Paris, 1724, in-12), t. II, p. 188 [p. 186 should be a typo.], et précédemment, p. 183. Cf. aussi Le Lay de Paix, d'Alain Chartier, Œuvres (Paris, 1617, in-4), pp. 542 et sqq.).
    Vers 659 et sqq. (strophes XCV et sqq.) — « ... De concupiscence procedent tous maulx et toutes iniquitez. Aussy voyons nous et experimentons cothidiennement que par elle sont toutes faulces pen sées [sic. In the manuscript it is like: pẽ / sees] et excogitacions mises a effect, maulx multipliez, orphenins et vesves oppressez, nobles hommes emprisonnez et tuez, marchans desrobez, laboureurs foulez ; et, que pis est, Dieu et son Eglise mesprisez et offensez. Et virtu est mise arriere et a non challoir qui est la vraye clarté et radiant lumiere par laquelle toute bonté est maintenue, justice gardée, les oppressez soustenus et remis sus. La vie desordonnée en amende, les pescheurs s'en corrigent, loyauté en est entretenue, le prouchain amé, et Dieu et les sains servis et honnorez .. — Pierre Michault, Le doctrinal rural du temps present, Bibl. nat. fr. 1654, fol. 51 ro [14th line from the bottom.] et vo.
    Vers 667. — SURIE. Autre forme de « Syrie ».
« Bien m'a amours esprouvé en Surie »
Thierry de Soissons, dans Claude Fauchet, Œuvres (Paris, 1610, in-4), fol. 568 vo, « des anciens poètes françois ».
« Es esclaves ou pays de Surie »
(Le Jardin de Plaisance, fol. 104 b [ARLIMA. See above, v. 89 also. I gave b in italics.]).
    Vers 668. — MOND, pour « monde ». C'était déjà un archaïsme à la fin du XVe siècle.
« Autre exemple je puis aduire
De cest equivocque de mont.
Pas n'est equivocque de dire
Paris ou Avignon vault mont ;
Ne pource monde dire mond
Comme met maistre Jehan de Meun.
Tel langaige contraint se font,
Point ne vault langaige commun. »
(Le Jardin de Plaisance, fol. aiiii [ARLIMA. See above, v. 89 also.]).
    Vers 677. — Ce vers est cité par Du Cange, dans son Glossarium [Rob. Gaguinus in Poem....], au mot TORTA. Cf. précédemment Le Débat du Laboureur, v. 293.
    Vers 677. — SANS CREMEUR. Sans crainte. Du latin tremere. « Il cremoit a si bouter (sur mer) ». Gaguin, Commentaires de Cesar, Bibl. nat, fr. 528, fol. 52 vo. « Jamais n'avoient doubté ne cremu. » Ibid., fol. 16 vo.
    Vers 716. — CONNIS. Connins, lapins (Connis, dans Le Roman de la Rose, 11954).
    Vers 758-59. — Ces deux vers sont copiés par Du Cange, Arsenal, ms. 5258, fol. 23 vo.
    Vers 784-87. — Copiés par Du Cange (Ibid.).
    Vers 804. — QUI. Parisianisme, mais non limité au dialecte de l'Ile de France : cf. ci-dessus, vers 285, et ce passage de Guillaume de Machaut :
« Mais riens n'est a Dieu impossible
Ne fort a faire, car il puet
Faire en tous cas tout ce qui vuet. »
Confort d'amy. Bibl. nat. fr. 843, fol. 131 c [left column, l.14.].
    Vers 815. — HALY. L'Halys, sur la frontière de la Lybie [Should read Lydie? See Clio, 72 (refer the following link) and also 6.] (rodote, Clio, § lxxv). Gaguin traduit ainsi la pensée de Cicéron : « Croesus, Halym penetrans magnam perverteret opum vim [Errata, p.503 incorporated.] : » hostium vim sese perversurum putavit, pervertit autem suam... » De divinatione, II, 56.
    Vers 819. — La transition de Gaguin procède d'un passage d'Alain Chartier qui avait développé la même idée dans L'Espérance ou consolation des trois vertus : « Veux tu derechief exemples de plus fresche et nouvelle mémoire ? » [Modernized? In the ms, it seems to read: Veulx tu de rechief exemple de plus fresche & nouuelle me/moire. 10th line from the bottom.] Bibl. nat. fr. 833 fol. 50 (Cf. tout ce passage).
    Vers 822. — Il s'agit de Richard Cœur-de-Lion (1157- 1199). Cf. Romania, t, XXVI (1897), pp. 353 et sqq., et le poème français d'Ambroise, L'Estoire de la guerre sainte, histoire en vers de la IIIe croisade (1190-1192), publié par G. Paris (Paris, 1897), in 4o (La bibliographie est donnée en notes dans l'Introduction).
    Vers 826. — Ces quatre ducs sont : Philippe-le-Hardi, Jean-sans-Peur, Philippe-le-Bon, Charles-le-Téméraire. — Cf. la digression de Commynes sur ces quatre princes. Mémoires, liv. IV, chap. XIII (ad an. 1475) [More specifically, despuys cent ans ... que ont regné quatre de ceste maison ... Le premier grande de ceste maison fut Phillippes le Hardi ..., p. 338?] et ses réflexions sur Charles le Téméraire, après la bataille de Montlhéry (Ibid.), liv. I, ch. IV [Again, Trois grans et saiges princes, ses predecesseurs ..., p.43?]. Dans un ouvrage anonyme de la fin du XVe siècle, Fiction faicte en la personne du duc Charles parlant a ly mesmes (Bibl. nat. fr. 14386) on lit un passage, d'une haute élévation d'idées et d'une belle tenue littéraire, qui vient commenter la pensée de Gaguin :
    « Tu vois les royaulmes et divers païs souffrir soubz princes defectueux ; tu vois les roiales ligniés terminer et faillir a regne par pugnicion de Dieu ; tu vois villes et citez perir par vicieux governe et de quoy les princes portent le fardeaul ; tu vois que peu aujourdhuy les grans de la terre entendent au fait de Dieu, passent leur tempz en vanité et en desordre, et Dieu aussy souvent les oblie et ignorent ; (sic) meurent dolentement ou declinent d'onneur et de chevance, et ne se relievent jamès leurs hoirs ; les pechiés mainent a neant les Maisons, et les vertus et les bonnes euvres les eslievent. Experience le te monstre par effect. Or as la cognoissance de toy mesmes, et scez qui tu es et dont tu viens ; et par une chose et par autre tu entends et cognois ce qui est de ton appertenir et de ton lessier, ne quel fruit tu puis prandre en contraires exemples Reste tout le plus et le plus fort a ce derrain, c'est que tu cognoisses que tu es mortel homme et morras comme ton pere, sievras ton grant pere, et ton ave, lesseras a autruy ce qui ont laissié a toy ; n'en porteras riens du tien ne du leur. Eulx ils ont tout laissié, gloire et fellicité ; rapporte leur benediction de leurs bienfais, prie pour eulx, autrui priera pour toy. Eulx ils ont emporté le chappeau de leur gloire, fays le tien a ta poste, il sera tel que ta vie du leur il sont certain... » (fol. 45 [The paragraph starts at the lower part.] -46).
    Vers 827. — « Dont assez fresche est la memoire » (Gaguin) ; « dont la memoire est assez fresche » Martin Le Franc, L'Estrif de Fortune et de Vertu, [Bibl. nat.; see below v. 889] fr. 1150, liv. III, fol. 225 vo ; et Alain Chartier : « Veu[l]x tu derechief exemples de plus fresche et nouvelle memoire... » L'Espérance ou consolation des trois vertus, [Bibl. nat.] fr. 833, fol. 50 [10th line from the bottom.]. Développement de la même idée chez Gaguin (Cf. ci-dessus la note au vers 819).
    Vers 840. — ESCHEC ET MAT, signifie, en persan, le roi est mort. La littérature du Moyen Age contient de nombreuses allusions empruntées au jeu des échecs, alors très en faveur. Cf. Pasquier, Recherches de la France, liv. IV, chap. XXXI [This is Amsterdam, 1723 ed. See the text cited from Romand de la Roze at the beginning.]. — Il existe de nombreuses compositions en prose et en vers sur ce sujet. Cf. Bibl. nat. fr. 143, Des eschez amoureux et des esche : d'amours ; 5036, Le jeu des echecs moralisés, de Jacques de Cessoles, traduit par Jehan de Vignay, fol. 237-283, etc. (Cf. Bibl. nat. fr. 1164-1170 (XVe s.) [1165, 1166, 1167, 1168, 1169.]; 1173, « Le gieu des eskies » par « Nicholes de S. Nicolaï » (XIIIe s.), etc., et l'Hist. litt. de la France, t. XXV, pp. 9 et sqq [Jacques de Cresolles est auteur d'un ouvrage latin sur la Moralité des Echecs ...].
    Vers 851. — « Reveiller le chat qui dort » Les quinze joyes de mariage (édit. F. Heuckenkamp, Halle, 1901, p. 56 (3e avant dern. ligne). Mais la leçon « reveiller le chien qui dort » se rencontre plus fréquemment, et avec plus de raison.
« Tel reveille le chien qui dort »
Henri Baude, Vers (édit. Quicherat), p. 102. Cf. Hist. litt. de la France, t. XXIII, p. 571 (Chanson de Gautier d'Argies) [l.3.]; et t. XXIV, p. 576 (passage du Dittamondo de Fazio degli Uberti :
                ... disveglier
Le chien qui dort
... » [5th l. from the end of the cited text.] etc.).
    Vers 853. — Ce proverbe a une variante :
« Tel cuide decepvoir aultrui qui soy mesmes se conchie ».
E. Langlois, Anciens proverbes français (Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. LX (1899), p. 599, prov. 735) [t. LI should read t. LX.].
    Vers 862. — Il y a dans l'imprimé « Sombresset » ce qui est une nouvelle erreur de nom. Elle ne saurait être attribuée à Gaguin, car celui-ci rapporte l'accident survenu au comte de Salisbury au siège d'Orléans. « Per eam obsidionem Salseberiensis comes (ex propugnaculi fenestra quod ad extremum pontem est) civitatis situm contemplatus, agitabat animo quonam pacto urbem expugnaret. Cui unus ex copiarum praefectis ei assentans cum dixisset : « Tuam, here, civitatem nunc libere conspicere potes », lapis ex tormento a civitate, incerto auctore, emissus, labrum fenestre concutit. Cujus fragmenta in Salseberiensis faciem dissipata mortem homini post insequens biduum intulere. » (Compendium, fol. 106 vo [Where in the margin there is Mors salseberiensis co/mitis.; and where the fol. counting comes? Gallica says it's CIV and in the margin it says Lib.X.Fo.CXVI. (recto, i.e., previous page).]). Cf. sur cette mort, Vallet de Viriville, Hist. de Charles VII, t. II, p. 35 et les sources indiquées en note (Jean de Salisbury avait été atteint par un éclat de muraille qui lui avait enlevé l'oeil et une partie du visage (24 oct. 1428) : il fut emporté secrètement à Meung, où il expira le 3 novembre suivant. Ibid.). Martin Le Franc rapporte ainsi ce fait.
« De la Pucelle dire veul,
Laquelle Orlyens delivra,
Ou Salsebery perdy l'eul
Et puis male mort le navra.
Ce fut elle qui recouvra
L'onneur des Franchois, tellement
Que par raison elle en aura
Renom perpetuelement ».
(Bibl. nat. fr. 12476, fol[.] 101 d [l.15.]).
    Vers 864. — OSTÉ. Logis, demeure ; où, si l'on lit « oste », sans accent, = hôte : « a son oste » = apud hospitem (chez son hôte). Montaiglon donne « costé » (p. 263).
    Vers 867. — Sur ce proverbe qui a plusieurs variantes. Cf. Romania, 1887, p. 427, n. 1 ; Guillaume Alexis, Œuvres poétiques (édit. A. Piaget et É. Picot), t. I, p. 230, v. 1067 et n. 1. On peut mettre en regard de ces vers, un passage d'un poème fait à la louange de la Dame de Beaujeu, au commencement de cette même année 1489.
[XXXIV]
« Entre vous Anglois d'Angleterre,
Voules vous prandre tel querelle?
Retournez vous en a grant erre.
Pis trouverez que la Pucelle ;
Il ne fault ja qu'on la vous celle
La mort du bon prince de Scalles !
Portez les os dedans vos malles.
[XXXV]
Et vous le Conte d'Irondel (sic),
Souviegné vous de Gerberoy ;
L'autre conte y laissa la pel,
Si ferez vous comme je croy.
Hellas ! elle a fait vostre roy.
Avoir luy fit si bon secours,
Que l'autre roy fina ses jours.
[XXXVI]
Vous, grant escuyer d'Angleterre,
Tournez vous en a l'escurie,
Car vous perdrés vostre desserre
Oncques ne fistes telle follie.
Vous sçavez bien, quoiqu'on vous die,
Que l'on a veu assez de foiz
France simetière d'Anglois !
[XXXVII]
Entre vous aultres, gros jaquiers,
On vous descoudra bien voz toilies ;
Allez vous en, je vous requiers
Les Françoys vous sont trop rebelles,
Vous y larrez brides et selles ;
Mieulx vous voulsit estre en Galles
Pour aller boire vos godalles... »
Bibl. nat. fr. 25409 (fol. 7 vo-8) [The last stanza of the f.]. Ce poème a été publié entièrement d'après ce ms., avec rajeunissement dans l'orthographe, par Lancelot, dans les Mém. de l'Acad. des Inscr. et B. Lettres, t. VIII, pp. 579 et sqq [More specifically pp.586ff.].
    Vers 880. — HYAULMES, substitué à « hayaulmes », de l'imprimé, graphie vicieuse. On disait la corporation des « hiaumiers ». Cf. Étienne Boileau, Livre des métiers (édit. G. B. Depping, Paris, 1837, in-4), p. 44, titre XV (Collect. des doc. inédits sur l'Hist. de France). On trouve couramment « heaumes », « reaumes » (Martin Le Franc, Romania, t. XVI, p. 436 [l.432.]), trisyllabes. Gaguin, dans ses Commentaires de Cesar (Bibl. nat. fr. 728) emploie la forme « heaulmes » (fol. 27 [15th l. from the bottom.]), « royaulmes » (fol. 21 vo [3rd l.] ) ; de même Villon : La belle qui fut hëaulmiere (Grant Test., 454 [Italics and comma are my addition]). — Héaulme était également trisyllabe au XVIIe siècle. Cf. Littré, Hist. de la langue française (Paris, 1867, in-8, 4e édit.), t. II, p. 43 [This is link to 9th ed, 1886.].
    Vers 889. — POUCHE. Besace. « Veys tu jamais en painture Prussyas roi de Bithinie portant la besache au col demandant les ausmosnes ? » Martin Le Franc, l'Estrif de Fortune et de Vertu, Bibl. nat. fr. 1152, fol. 5.
    Vers 891. — DE CROQ ET DE HANCHE. De travers. — « De croq ou de hanche » signifie « d'une façon ou d'une autre », comme dans ce vers de Martin Le Franc :
Qu'il l'aura de croq ou de hanche
([Bibl. nat.] fr. 12476, fol. 94b [946 should be a typo. L.8 is the line.]).
    Vers 909. — SAQUEMENS. Pillards, voleurs. On disait aussi « mettre à sacqueman » mettre à sac. Cf. la Chronique métrique de Chastellain et de Molinet, vers 278.
    Vers 916. — Montaiglon [Montaignon is a typo.] prétend, à tort (p. 265), que le fait particulier auquel Gaguin fait allusion se trouve mentionné dans le Journal d'un bourgeois de Paris ; mais il s'abstient, et pour cause, d'en indiquer l'endroit. Gaguin a sans doute emprunté ce trait à Martin Le Franc :
« Ne fust celle pas bien humaine
La quelle son enfant mengia,
Voire par tout une sepmaine
Ses os par appetit rongia.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Quel cruauté incomparable !
La mere son enfant ocist,
Et comme a mengier delitable,
En broche le tourne et rotist... »
    (En manchette est écrit : de Marie qui mengea son enfant a la destruction de Jerusalem). Martin Le Franc, Le Champion des dames, [Bib. nat.] fr. 12476, fol. 119 ab [The last stanza.].
    Vers 917. — LOUVIS. Affamé (comme un loup). Je ne connais pas d'autre exemple de l'emploi de cet adjectif. Il y a, en picard « louvet » et « lonvel » se prononçant « louve » signifiant : glouton, vorace. Cf. J.-B. Jouancoux, Études pour servir à un glossaire étymologique du patois picard (Amiens, 1880, in-4), p. 134. Rabelais emploie le composé « allovy » : Je suis allovy et affamé (Pantagruel, liv. IV, chap. XXIV [In this ed., it is allouvoy. See n. 3 also.]). Du Cange cite, d'après Jean Chartier (Hist. de Charles, VII p. 177) [This is obviously a mistake (apart from the position of comma). This should be Jean Juvenal des Ursins, Histoire de Charles VI, Paris : imp. royale, 1653, p. 177.] l'adverbe « louvissement [»] : « et quant il mangeoit, c'estoit bien gloutement et louvissement ». Cf. Glossarium, au mot GLOTONUS.
    Vers 924. — NEANT. Monosyllabe.
    Vers 934-937. — Allusion à la guerre des Deux Roses. Cf. Commynes, liv. I, ch. VII, et surtout liv. III, ch. IV et sqq. ; et ces vers de Charles d'Orléans :
« N'ont pas Anglois souvent leurs roys trahis ?
Certes ouyl, tous en ont congnoissance ».
Œuvres (édit. Guichard, p. 101) [The text reads N'ont pas Anglois souvent leurs Rois trays? / Certes ouil, tous en ont congnoissance;]. Dans un intéressant traité anonyme composé au temps de Charles VII Cy commence les debaz d'entre les roys de France et d'Angleterre touchant les duchiés de Guienne et de Normandie, on lit ce passage ; « ... En [Car en ...] Angleterre a eu .IX. roys l'un après l'autre depuis que lesdites terres leur escheurent, qui tous ont failli et esté rebelles et desobeissans et mené forte guerre a sang et a feu a leur souverain seigneur le roy de France... tout ce qu'ilz ont destruit et gasté tout le royaume et tant de dommages y ont faiz ou temps passé et de présent, que si tout le pays d'Angleterre estoit vendu et mis a deniers, on n'en pourroit pas recouvrer la centiesme partie des dommages qu'ilz ont faiz oudit royaume de France, sans les enffans mors sans baptesme, les femmes violées, les mariées forcées [forçées should be a typo? This seems to be not an ink spot for this edition gives same printing.], les pucelles desflorées, les églises arses et foulées, les saintes reliques perdues et gastées et la grant effusion de sang chrestien. Et tout cela est advenu par l'orgueil de la maudicte generation d'Angleterre et des .IX. roys dessusdits, c'est assavoir Henry le jeune, Eduart le vieil, Eduart le jeune, Richart le derrenier de ce nom, Henry qui fist morir traitreusement ledit Richart et usurpa la couronne d'Angleterre a tort, et puis morut de maladie de lepre, et son fils qui de present est roy et lequel fut semblablement coulpable de traison faicte oudit roy Richart... » Bibl. nat. fr. 5059, fol, 48 vo-49 [8th l. from Ov pour.], et La Cronique Martinienne (Paris, Vérard, in-fol. s. d.) fol. 182 c [Correct reference?] (Sur les atrocités commises par les Anglais, cf. le témoignage de Jouvenel des Ursins, fr. 2701 , fol. 9 d).
    Vers 943. — CONDITION. Il est peu probable que Gaguin ait répété ce substantif déjà employé par lui au vers 940. Le contexte indique qu'il faut un mot synonyme à « changement », comme par exemple « mutation ».
    Vers 945 et sqq. — Ce passage rappelle les vers de Pierre de Nesson.
« Par guerre sont marchans meschans,
Gentilz chestiefz, pecheurs prieurs,
Soubtilz sourpris, vaillans faillans.
Pays poriz, prescheurs prescheuz,
Pillars paillars plains de malice.
Il n'est si ferré qui ne glice ».
Le Temple de Mars, Bibl. nat. fr. 1642, fol. 458 vo [l. 6.] (Cf. également le passage de Pierre Gringore sur la Paix et la Guerre, dans Aug. Brachet, Morceaux choisis des grands écrivains franç. du XVIe s., Paris, 1879, in-8, p. 4, passage qui ne figure pas dans l'édition, d'ailleurs inachevée, des Œuvres de P. Gringore, de la Bibliothèque Elzévirienne [Correct reference? Elzevirienne without accent is a typo.]).
    Vers 946. — FALLE. Faille. Vêtement de femmes, particulièrement en usage dans les Flandres, qui couvrait tout le corps et qui revenait sur la tête. Cf. Du Cange, au mot Phala, et Jouancoux, Études pour servir à un glossaire étymologique du patois picard, t. I, pp. 261-2. De là, l'expression « sans faille » pour, sans voile, sans tromperie, franchement. La faille était tombée en désuétude, dans l'Ile de France à la fin du XVe siècle ; c'est sans doute pour cette raison que dans la Nouvelle LIII des Cent Nouvelles nouvelles, Vérard a changé le mot faille en celui d'atournements. Cf. l'édit, de Thomas Wright, t. II, p. 17 [de sa faille], ligne 24 et aux Notes, p. 264 (Bibliothèque Elzévirienne, Paris, 1857).
    Vers 970. — GARSONS. Garçon est presque toujours pris au XVe siècle, avec un sens défavorable, celui de mauvais garçon (Cf. v. 547).
    Vers 988 et sqq. — Allusion à la branche d'Anjou qui occupa le royaulme de Naples depuis Charles d'Anjou, frère de saint Louis (1266), jusqu'à Louis II d'Anjou qui dut quitter l'Italie (1385) ; et au royaume de Jérusalem dont le premier roi fut Godefroy de Bouillon (23 juillet 1099), et le dernier, Jean de Brienne qui, supplanté par son gendre, l'empereur Frédéric II, vit s'éteindre, en 1244, la domination des princes francs sur ce royaume.
    Vers 994 et sqq. — Ces vers sont une imitation directe du passage suivant d'Alain Chartier : « Conforte toy en ce, et pense que le bruit de tes ennemys n'est pas pardurable, quant souvent, après tous leurs effors de l'oultrage humain, les violens usurpateurs d'autruy regnes sont confonduz et aneantis, et la terre au paraller remaine aux anciens heritiers. Mesmement le plus de foiz si pou demeure aux conquerans, qu'ilz degastent leur puissance et consument leurs forces ; et pour leur violence, les assailliz se exercitent aux armes, tant qu'ilz aprennent de leurs ennemis a eulx deffendre, et a recouvrer la victoire sur les vainqueurs. Si en ont finablement les deffendeurs prouffit de discipline, et les envaysseurs dommaige de ruine... » L'Espérance ou consolation des trois vertus (Bibl. nat. fr. 833, fol. 50 [l.11.], et de l'imprimé, Paris, 1617, in-4, p. 365). — « A la longue, il n'est nulle des grandes [nations] dont le pays, à la fin, ne demoure aux paysans. Et le pourrez veoir en France, où les Anglois ont eu de grans seigneuries puis quarante ans, et pour ceste heure n'ont plus que Calais et deux petitz chasteaulx qui leur coustent beaucoup à garder. Le demourant ilz ont perdu, beaucoup plus legierement qu'ilz ne le conquirent, et en ont plus perdu en ung jour qu'ilz n'en gaignierent en ung an. Et aussi par ce royaulme de Naples, et par l'isle de Cecille, et aultres provinces que les François ont possedez par longues années : et, pour toutes enseignes, n'y est memoire d'eulz que pour les sepultures de leurs predecesseurs ». Commynes, Mémoirs (édit. Dupont), t. II, liv. VI, chap. II, p. 181 (sous l'année 1477). — En 1495, Sanuto, dans la préface au doge Agostino Barbadico, de son ouvrage, La venuta di Carlo re di Franza in Itatia, s'exprime de même à l'endroit des Gaulois, des Huns, des Goths, des Ostrogoths, des Lombards, des Hongrois, etc., venus pour subjuguer l'Italie dont ils ont été finalement chassés (Bibl. nat. italien 1422, fol. 1 [16th l. from the bottom.], et de l'imprimé La Spedizione di Carlo VIII in Italia (édit. Fulin, Venise, 1885, in-8), p. 16).
    Vers 996-997. — Godefroy qui cite ces vers de Gaguin donne à « deffidence » le sens de « défiance » qui est inexact ; par contre, il s'abstient d'expliquer l'expression treuver sa renne. « Deffidence » vient du latin deffidare et diffidare = défier, cf. Du Gange à ce mot. — LE VAINCU NE TREUVE SA RENNE = le vaincu ne brise ses chaines. — TREUVE = trouve, du latin turbare, remuer, agiter. Dans Tite-Live l'expression peditum aciem turbare (liv. XXX, c. 18) signifie rompre, renverser une ligne d'infanterie. Renne = rêne, du lat. retina (ital. redina), d'où retinaculum qui a le sens de liens, chaînes. Ce sens est confirmé par le passage d'Alain Chartier cité ci-dessus (v. 994 et sqq.) « et par leurs violences les assailliz se exercitent aux armes, tant qu'ilz aprennent de leurs ennemis a eulx deffendre et a recouvrer la victoire sur les vainqueurs ». On relève le mot resne avec le sens de « liens » « chaînes » dans ce passage de la Chronique métrique de Chastellain et de Molinet :
A Henry, qui ses resnes
Rompit sur le hault roc,
Il perdit ses deux regnes ;
Se ne fut roy ne roc.
(pp. 75-76, v. 405-408). Allusion à Henri VI, qui, par l'entremise de Warwich [Sic, Warwick?], sortit de la Tour de Londres (le hault roc), où il était détenu prisonnier. On sait que le roc, au jeu d'échecs, est la tour (Sur cet événement, cf. Commynes, Mémoires, édit. Dupont, t, I, p. 250, liv. III, chap. VI [IV should be a typo.], Ire phrase).
    Vers 1016 et sqq. — « La seconde partie principale de la matiere dont de persent (sic) est question traitera du droit et des querellez que les Anglois pretendent en pluiseurs terres et seignouries particulieres du royaume de France a tiltre heredital et oultre, et par dessus lesquellez ilz maintiennent estre leur propre heritage, oultre et par dessus les drois par eulx pretendus a la couronne et a la totalité dudit royame (sic). Et les responces que sur ce on y puet faire. Ensemble les moyens comme elles ont esté reuniez et rejoinctez a bon et juste tiltre a la couronne de France, et comment elles competent et appartiennent au roy de France et non a autre. » Bibl. nat. fr. 5058, fol. 24 vo [The first l.] (Exemplaire de présentation sur velin, miniature de dédicace, encadrement de feuillage et rinceaux, au milieu desquels les armes de France [Meant f.1?]. Le ms. nouv. acq. fr. 6214 est une copie de celui-ci. Le passage susdit est au fol. 18 (ms. du 15 s.); à la suite se trouve La vraie cronique d'Escoce abregé, fol. 50 et sqq.[See also Anstruther, Robert, La vraie cronicque d'Escoce, London: William Nicol for the Roxburghe Club, 1847. (Google Books.)]). Cf également fr. 4054, fol. 241 [see also details.] et sqq., le fr. 5059, dont un passage est cité précédemment aux v. 914-937 ; le Traictie compendieux de la querelle de France contre les Anglois fait par tres reverend pere en Dieu Monseigneur Jehan Juvenal des Ursins, arcevesque et duc de Rems, premier per de France et par avant eveque et duc de Laon, fr. 17512 (cf. le Prologue à Louis XI) fol. 1-2 [The first l.]; et un très intéressant Traité anonyme, composé en 1471, pour montrer que le roi d'Angleterre n'avait aucun droit à la couronne de France, fr. 25159, etc. Cf. également le traité en latin de Jean de Montreuil, sur le même sujet (Bibl. nat. lat. 10920, 10921, 18337), et un autre en français du même auteur (Bibl. nat. fr. 23281 [Traité des prétentions du roi d'Angleterre sur la couronne de France, par Jean de Montreuil. 21381 should be a typo.]), tous deux analysés par M. Antoine Thomas : De Joannis de Monsterolio vita et operibus, pp. 16 et sqq.
    Vers 1021. — Vraie forme de ce proverbe qui a plusieurs variantes. On connaît, sur ce thème, le joli rondeau de René, roi de Sicile, et celui que Charles d'Orléans composa en réponse à ce dernier. Ils sont publiés dans les Poésies de Ch. d'Orléans (édit. Guichard, Paris, 1842, in-8), pp. 249-250 ((édit. Aimé Champollion-Figeac, Paris, 1842, in-8), pp. 143-144) [Added parentheseses.].
    Vers 1027-1028. — En principe, l'agent du fisc, convaincu d'avoir perçu une taxe illégale, devait la rembourser de ses deniers, et indemniser en outre la partie plaignante. «... Les officiers royaulx, comme receveurs, sergens, font des exactions indues à la grande charge du peuple et à leur profit particulier. » Harangue de J. Juvénal des Ursins aux états de Tours en 1468, dans Duclos, Hist. de Louis XI, t. III, p. 239 [p.289 should be a typo.]. On trouvera, relativement au receveur, les renseignements les plus précis dans l'ouvrage de M. Gustave Dupont-Ferrier : Les officiers royaux des bailliages et sénéchaussées, et les institutions monarchiques locales en France à la fin du moyen âge (Paris, 1902, in-8), pp. 165 et sqq., 577-578 et 1016 (Index alphabétique).
    Vers 1029. — Locution proverbiale (Villon, Grant Test., 265).
    Vers 1030. — Sur ce proverbe (Villon, G. Test., 265) cf. Pasquier, Recherches de la France, liv. VIII, chap. XII.
    Vers 1036 et sqq. — Cette strophe est copiée dans le ms. de Du Cange (Arsenal, ms. 5258, fol[.] 24 [Fol. 23 vo seems to be correct.]). La présence de ces mots anglais dans le texte de Gaguin a été relevée par Rathery, Des relations sociales et intellectuelles entre la France et l'Angleterre depuis la conquête des Normands jusqu'à la Révolution française [Here a 4, sér 1, t 20, p.413 is refered. Les relations... should be a typo. 2e partie, a 4, sér 1, t 20, pp.39ff.], dans la Revue contemporaine, 1855 (p. 17 du tirage à part); par Lucien Schöne, Le jargon et Jobelin de François Villon (Paris, 1888, in-8), p. 17 et n., et par A. Longnon à propos de brelare bigod, employé par Villon (Grant Test., 1585. Cf. son édit., pp. 286-287). Rabelais a employé l'expression « frelore bigoth » (Pantagruel, liv. IV, ch. XVIII [More specifically p. 180.]). Frelore, corruption de l'allemand verloren = perdu, qu'on trouve déjà dans Patelin, avec ce sens :
Nostre fait seroit tout frelore
Se il vous trouvoit levé (v. 740-741).
    Dans la chanson de la guerre [Dans should be italics??], mise en musique par Clément Jennequin, frelore signifie : By'r Lord ! par notre Seigneur ! (Cf. Rabelais, t. II, pp. 123-124, note 7, édit. Burgaud des Marets [Errata, p.503 incorporated.] et Rathery); de même dans la curieuse ballade farcie d'anglais de Jean Régnier publiée ci-après :
My fiet and my haunde:, brelroit !
(my feet and my hands, by our Lord !) Les fortunes et adversitez de feu noble homme Jehan Regnier (Paris, 1526, in-8, Bibl. nat. Rés. Ye 1400, et, de la réimpression faite par P. Lacroix (Genève, 1867, tirée à 100 exempi.), pp. 80-81. Le « brelroit » de Regnier se retrouve dans le « breguoy » de Rabelais. Pantagruel, t. III, ch. XVIII [More specifically see p. 410 n 26].
    Ballade de Regnier :
« En la prison la ou j'estoye,
Ung anglois prisonnier avoit
Qui pas ne demenoit grant joye.
Par piedz, par mains es sepz estoit ;
François parler il ne sçavoit
A peine ne mot ne demy.
En anglois tousjours il disoit :
God and our(l) Lady help my !

De son mal grant pitié avoye ;
Et aussi mon cueur se doubtoit
Que ung jour avoir eu pourroye
Autant, qui me desconfortoit.
Et quant a luy on demandoit
Helas, qu'avez vous, mon amy ?
Autre chose ne respondoit :
God and our(l) Lady help my !

A racompter je ne sçauroye
Comment moult fort se dementoit ;
Ne reposer je ne pouvoye,
Car sans arrester il parloit :
My fiet and my haundez, brelroit !
Disoit : oncques je ne dormy.
Mais son refrain tousjours estoit :
God and oUr(l) Lady help my !

ENVOI

Prince de grand mal qu'il avoit
Dieu s'y m'en gard et sainct Remy !
Le dict estoit bon qu'il disoit :
God and our(l) Lady help my ! »
    (Édit. originale, Sig. gvii ro).
    Vers 1039. — MY POURFITERA. Ne prononcera (du latin profiteri).
    Vers 1042. — PINQUENY. Péquigny et Piquigny (du latin Pinqueniacum). (Piqueny, dans le Sermon du Poul et de la Puce (Paris, vers 1480) [As far as I found, there are these editions available: Bnf, Rothschild 190; Bibl. et Arch. du Musée Condé de Chantilly. Livres imp. anciens, Le Sermon du pou et de la pusse avec le sermon de sainct Belin. Le Sermon de sainct Belin. Paris, Veuve de Jean Trepperel : Jean Janot, [1512-1519 inter]. (pdf.); Koopmans, Jelle, Recueil de sermons joyeux, Genève: Droz, 1988, 25. Sermon du pou et de la puce (35, 244), pp.489ff.], Romania, 1887, p. 453 [p. 271 should be a typo.]). — C'est à Péquigny, ville de Picardie, sur la Somme, à trois lieux d'Amiens qu'eut lieu le mardi 29 août 1475, sur un pont spécialement établi pour la circonstance, l'entrevue entre Louis XI et Édouard IV d'Angleterre. Cf. Commynes, Mémoires, liv IV chap. IX [See p.372, n.1 also.]; Legeay, Hist. de Louis XI, t. II, pp. 159-160; et la dissertation de l'abbé Fontenu (Mémoires de l'Acad. des Inscr. et B. Lettres, t. X (1736), pp. 436-456). — En France, au Moyen Age, on plaisantait les Anglais sur leur mauvaise prononciation du français. Cf. Hist. litt. de la France, t. XXIII, pp. 449-454 et Le Débat des hérauts d'armes (édit. P. Meyer), p. XV et n. 4. — Toute cette strophe CXLIV est copiée dans le ms. de Du Cange (Arsenal, 5258), p. 24 [As stated above, vers 1036, fol. 23 vo seems to be correct.].
    Vers 1071. — Dans l'imprimé, le vers est faux :
« Plusieurs en parlent, moult en peu font ».
    Vers 1084. — Vers faux dans l'imprimé :
« Mal cherce qui ne scet les endrois ».
    Vers 1100. — ESPANTABLE. Épouvantable, de l'ancien verbe espaanter. C'est par erreur que Reiffenberg prétend qu'il faut écrire espautable. Recollection métrique de Chaslellain et de Molinet (Bruxelles, 1836, in-8), p. 77, vers 419 et note ; p. 118, v. 1033 et n.
    Vers 1142 [1242 is a typo.] et sqq. — LE ROY ARNOUL. Il n'y a pas, dans l'histoire d'Angleterre, de roi répondant au nom d'« Arnoul ». C'est le roi de Mercie Offa, qui, à la suite d'un meurtre, fit le voyage de Rome vers la fin du VIIIe siècle, et promit (?) au pape la dîme dont parle Gaguin (Cf. Matthieu Paris, Flores historiarum (Londres, 1890, in-8), t. I, p. 403, dans les Rerum Britannicarum scriptores). Egfrith, fils d'Offa, succéda à son père qui mourut en 797. Il l'avait, huit ans avant sa mort, associé au gouvernement ; « qui, patre vivente, ei conregnaverat annis octo » (Ibid.). Il n'y eut donc pas usurpation de sa part, comme le dit Gaguin. — Les origines assez complexes de l'établissement de la dîme en Angleterre ont été élucidées par M. Paul Fabre, Recherches sur le denier de saint Pierre en Angleterre dans les Mélanges de Rossi (Paris-Rome, 1892), pp. 159 et sqq. (Cf. aussi Le Débat des hérauts d'armes (édit. P. Meyer), p. 15, § 42, et la note p. 133, même §.
    Vers 1142. — DIESME. Dîme. Cf. la note de M. A. Thomas, Le suffixe ESIMUS en français (Romania, t. XXX (1901), p. 398).
    Vers 1155 et sqq. — Cette fable, qu'on retrouve dans nombre d'auteurs, a été versifiée en dernier lieu par La Fontaine. Œuvres complètes, Fables, t. II, liv. VI, fable XVII, pp. 55-57 (Édit. des Grands Écrivains de la France). Régnier qui cite les écrivains qui ont traité ce sujet ne mentionne pas Gaguin (Ibid.).
    Vers 1181. — Ce vers signifie : si j'ai parlé pour rien. « Nous tenons cy halle de nyent », Arnoul Gréban, Le Mystère de la Passion (édit. P. Paris et G. Raynaud, Paris, 1878, in-8), p. 400, vers 30509. Cf. Les cent Nouvelles nouvelles (édit. Thomas Wright), t. II (nouv. XCII), p. 192, lig. 6-7.
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